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Église de Sainte-Jeanne-de-Chantal

Rue de l'Église, Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, Québec, J7V, Canada

Reconnu formellement en: 1961/03/24

Église de Sainte-Jeanne-de-Chantal; Conseil du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue avant
Église de Sainte-Jeanne-de-Chantal; Conseil du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue latérale
Intérieur de l'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal; Conseil du patrimoine religieux du Québec, 2003
Vue intérieure

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

1773/01/01 à 1783/01/01

Inscrit au répertoire canadien: 2008/10/10

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal, classée en 1961, est un lieu de culte de tradition catholique construit de 1773 à 1783, allongé en 1812 et doté d'une nouvelle façade en 1901. Cet édifice en pierre crépie présente un plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept, et d'un choeur à chevet plat. La nef est coiffée d'un toit à deux versants droits muni de croupes au transept. D'une architecture éclectique, la façade-écran comprend une saillie centrale surmontée d'un clocher. De petites tourelles couronnées d'un amortissement ornent ses extrémités. La sacristie en pierre, adossée au chevet, date de 1852. De plan rectangulaire, elle comporte un étage et demi et est coiffée d'un toit à deux versants droits. Une chapelle lui est greffée du côté ouest et un appentis s'ajoute du côté est. L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal se dresse sur une élévation, au sud-est de l'île Perrot. Un muret de pierre borde la partie du cimetière à l'arrière. L'autre partie de ce dernier s'étend devant l'église, occupant le terrain aménagé en gradins qui descend jusqu'au fleuve Saint-Laurent. Le lieu de culte se trouve entre une chapelle à l'ouest et le presbytère à l'est. L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal est située dans la municipalité de Notre-Dame-de-l'Île-Perrot.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal repose sur sa représentativité en tant que témoin de l'évolution architecturale des églises catholiques québécoises. Durant les décennies qui suivent la Conquête (1763), les églises rurales, comme celle de Sainte-Jeanne-de-Chantal, reprennent les modèles élaborés et répandus sous le Régime français, qui se caractérisent par leurs dimensions modestes, leur volume simple et leur facture dépouillée. Ainsi, cette église en pierre construite de 1773 à 1783 était à l'origine un petit édifice de plan rectangulaire terminé par une abside en hémicycle et coiffé d'un toit à deux versants droits en bardeaux de cèdre. En 1812, des transformations reflètent la croissance démographique de la paroisse. La nef est allongée d'environ dix mètres à partir du choeur. L'abside en hémicycle disparaît donc pour être remplacée par un choeur à chevet plat. Deux chapelles latérales sont également ajoutées, formant ainsi le plan en croix latine que l'on connaît maintenant. C'est aussi à ce moment qu'une sacristie est érigée dans le prolongement du choeur. La façade-écran est construite en 1901 selon les plans de l'architecte Alcide Chaussée (1868-1944). Elle témoigne de l'engouement pour l'architecture éclectique. L'éclectisme est devenu la signature du clergé catholique québécois à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. L'ornementation des clochers et les ouvertures illustrent entre autres ce courant. De plus, avec sa saillie centrale surmontée d'un clocher et ses tourelles aux extrémités, cette façade illustre un type alors populaire en milieu rural. L'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal témoigne donc des multiples transformations qui sont apportées aux lieux de culte afin de les adapter aux besoins de la paroisse et de les mettre au goût du jour.

La valeur patrimoniale de l'église repose aussi sur l'intérêt de son décor intérieur. Ce dernier constitue un exemple représentatif de la production ornemaniste diffusée par l'atelier des Écores. Une partie de l'intérieur, soit les lambris, la fausse voûte et vraisemblablement les autels, est réalisée de 1812 à 1819 par Joseph Turcaut, un menuisier et sculpteur associé à cet atelier. L'autre partie, qui englobe les retables, le décor de la fausse voûte et l'entablement de la nef, est ajoutée en 1828 par Louis-Xavier Leprohon (1795-1876), un sculpteur de Québec qui a fait son apprentissage dans le même atelier. Ces éléments, de même que la chaire et les dais qui surmontent le trône du curé et celui de l'évêque, présentent une facture chargée d'arabesques, de volutes et de motifs végétaux et floraux en bois sculpté, typiques du vocabulaire décoratif de style Louis XV utilisé par l'atelier des Écores. Par ailleurs, le retable du bras ouest du transept loge une statue de Notre-Dame de la Garde donnée en 1849 par les Sulpiciens de Montréal. Elle figure parmi les premières statues réalisées par les Soeurs Grises de Montréal avec la technique du carton-pâte, dont elles ont fait grand usage. Quoique exécuté en deux moments, ce décor forme un ensemble d'une grande cohérence.

La valeur patrimoniale de l'église repose également sur son importance dans le paysage. Au Québec, les églises sont au centre de la vie villageoise, et celle de Sainte-Jeanne-de-Chantal constitue le principal élément d'un ensemble religieux particulièrement riche. Véritable point de repère, l'édifice est construit sur un site remarquable qui surplombe le fleuve Saint-Laurent dans la partie sud-est de l'île Perrot. Il voisine une chapelle, un presbytère et un cimetière. Ce dernier est délimité à l'arrière par un muret et occupe à l'avant un terrain aménagé en gradins qui descend jusqu'aux berges. L'emplacement offre un panorama remarquable sur le fleuve et la rive sud.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

Éléments caractéristiques

Les caractéristiques de l'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal liées à sa représentativité en tant que témoin de l'évolution architecturale des églises catholiques québécoises comprennent, entre autres :
- le volume, dont le plan en croix latine composé d'une nef à un vaisseau, d'un transept et d'un choeur à chevet plat ainsi que le toit aigu à deux versants droits;
- les éléments de la façade-écran éclectique, dont la saillie centrale surmontée d'un clocher carré, les petites tourelles couronnées d'un amortissement aux extrémités, la division tripartite verticale et horizontale, la porte principale en bois à deux battants surmontée d'une imposte en éventail, les portes secondaires vitrées (rectangulaires) et les chaînes en pierre de taille lisse;
- les longs-pans percés de fenêtres cintrées ornées de petits bois;
- la sacristie de plan rectangulaire érigée dans le prolongement du choeur présentant un toit à deux versants droits, des fenêtres cintrées, une chapelle latérale, un appentis et une cheminée en pierre des champs;
- les matériaux de l'ensemble, dont la maçonnerie en pierre crépie et la couverture en tôle à la canadienne.

Les caractéristiques de l'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal liées à l'intérêt de son décor intérieur comprennent, entre autres :
- le décor architectural en bois sculpté, dont la fausse voûte en berceau lambrissée et ornée de médaillons et de volutes, le retable en arc de triomphe du choeur (corniche en plein cintre, couronnement en arabesque, panneaux sculptés, médaillons), les retables latéraux d'ordre corinthien et l'entablement de la nef;
- le mobilier liturgique en bois sculpté, dont le maître-autel, les autels latéraux, la chaire, les dais surmontant le trône de l'évêque et du curé ainsi que les confessionnaux;
- la tribune arrière.

Les caractéristiques de l'église de Sainte-Jeanne-de-Chantal liées à son importance dans le paysage comprennent, entre autres :
- sa situation sur un promontoire, offrant des points de vue sur et depuis le fleuve Saint-Laurent et la rive sud;
- son inclusion dans un ensemble religieux, formé par ailleurs d'une chapelle, d'un presbytère et d'un cimetière délimité par un muret à l'arrière et occupant à l'avant un terrain aménagé en gradins descendant jusqu'aux berges.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1961/03/24

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Religion, rituel et funéraille
Centre religieux ou lieu de culte

Architecte / Concepteur

Alcide Chaussée

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92764-81521

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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