Description du lieu patrimonial
La maison Ardgowan se dresse sur un terrain de quatre acres dans la banlieue de Charlottetown. Ce bâtiment à charpente en bois, en forme de H, consiste en un corps symétrique de plain-pied à l’avant, divisé en trois travées, et auquel est annexée une aile d’un étage et demi. Le toit à pignon à pan coupé est recouvert de bardeaux tandis que l’extérieur est revêtu d’un parement de planches verticales avec couvre-joints et de bardeaux de bois. Les cheminées en saillie, le chantournage de la véranda et la fenêtre en baie avec ses détails décoratifs sont des éléments typiques du style néo-gothique. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
La maison Ardgowan est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique, de l’intérêt qu’elle présente sur le plan architectural et de la place privilégiée qu’elle occupe dans son milieu.
Valeur historique
La maison Ardgowan est l’un des meilleurs exemples d’un bâtiment associé à la démarche d’unification des colonies britanniques et à la naissance du Dominion du Canada. La maison était la résidence de William Henry Pope, avocat et membre actif du Parti conservateur de l’Île-du-Prince-Édouard (Î.-P.-É.), qui militait fortement pour l’union des Maritimes. Il a représenté sa province à la Conférence de Charlottetown en 1864 et a reçu des délégués à la maison Ardgowan. En 1865, il a présenté des résolutions en faveur de l’union à l’Assemblée de l’Î.-P.-É. Cependant, seule une minorité des insulaires appuyait ses idées et l’Î.-P.-É. a voté contre la Confédération en 1867. Malgré cette opposition, Pope a continué à préconiser l’union par des discours et des articles publiés dans le journal conservateur « The Islander », dont il était le rédacteur en chef, jusqu’à ce que l’Î.-P.-É. entre finalement dans la Confédération en 1873. La maison est aussi associée au frère de William Henry, James Colledge Pope, qui l’a achetée en 1875, et a été premier ministre de la province et l’un des premiers représentants de l’Î.-P.-É. au Parlement. Il a vendu la propriété de 76 acres en 1879 et celle-ci a alors été divisée en lots.
Valeur architecturale
La valeur de la maison Ardgowan découle de ses qualités esthétiques. Le style villa de campagne agrémenté de détails d’inspiration néo-gothique est basé sur les idées de l’architecte et concepteur américain Andrew Jackson Dowling, qui ont été popularisées dans son livre de 1842 intitulé « Cottage Residence » et dans son livre de 1850 « The Architecture of Country Houses ». Ce style est caractérisé par le plan fonctionnel basé sur un bloc central composé de quatre baies, le parement de planches verticales avec couvre-joints et les détails d’inspiration néo-gothique bien exécutés des cheminées, le chantournage de la véranda et les fenêtres en baie.
Valeur environnementale
La maison Ardgowan s’harmonise avec le caractère résidentiel de la banlieue de Charlottetown où elle est située. Lieu historique national du Canada depuis 1982, la maison est un repère bien connu dans la région.
Sources: Margaret Coleman, maison Ardgowan et écurie, Parkdale (Île-du-Prince-Édouard), Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 91-058; Maison Ardgowan, Parkdale (Île-du-Prince-Édouard), Énoncé de la valeur patrimoniale, 91-058.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère de la maison Ardgowan devraient être respectés.
Ses qualités esthétiques, sa conception fonctionnelle et la qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire :
- le style villa de campagne, soit un bâtiment symétrique en forme de H composé d’un corps central de plain-pied, divisé en trois travées, complété par une aile d’un étage et demi et une aile arrière d’un étage;
- les éléments inspirés du style néo-gothique, comme le toit à pignon à pan coupé revêtu de bardeaux et percé de cheminées en saillie, le chantournage de la véranda et l’encadrement des fenêtres et de la porte à l’avant;
- la véranda et la fenêtre en baie à l’avant;
- la construction en charpente en bois avec le parement de planches verticales avec couvre-joints et de bardeaux de bois;
- la plâtrerie à l’intérieur, le plan de l’aile ouest et le rez-de-chaussée du corps central.
La façon dont la maison Ardgowan s’harmonise avec le caractère résidentiel de la banlieue de Charlottetown où elle est située et est un bâtiment connu dans le secteur, c’est-à-dire :
- son échelle générale, son style et les matériaux employés, qui s’harmonisent avec les structures voisines et le cadre de banlieue;
- le fait qu’elle est connue des personnes qui habitent le secteur et des visiteurs, en tant que lieu historique national du Canada, ce qui en fait un repère dans les environs.