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Site archéologique de l'Île-au-Bois

Blanc-Sablon, Québec, G0G, Canada

Reconnu formellement en: 1989/04/27

Site archéologique de l'Île-au-Bois; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2005
Vue aérienne
Site archéologique de l'Île-au-Bois; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2005
Vue aérienne
Site archéologique de l'Île-au-Bois; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2005
Vue aérienne

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

Inscrit au répertoire canadien: 2009/08/12

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

Le site archéologique de l'Île-au-Bois, classé en 1989, est un site de pêche saisonnière à la morue et au phoque. Le site englobe l'entièreté de l'île. Il comprend des vestiges d'occupation des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, dont de grandes structures en pierre, de même que des traces d'établissements paléoesquimaux de la période dorsétienne (entre 2950 et 550 ans avant aujourd'hui). L'île est un cap rocheux aux pentes abruptes maintenant dépourvu de végétation arbustive, mais recouvert de lichens et de plantes sauvages. Située dans le détroit de Belle Isle face à la baie de Blanc-Sablon, elle fait partie de la municipalité de Blanc-Sablon. Le site renferme trois sites inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du site archéologique de l'Île-au-Bois repose sur son importance pour l'histoire des pêcheries au Québec. Ce site témoigne en effet d'activités économiques intenses liées à la pêche tenues entre les XVIIIe et XXe siècles. Des centaines de navires européens se rendent dans le golfe du Saint-Laurent pour y pêcher aux XVIe et XVIIe siècles. L'île au Bois est fréquentée de façon saisonnière par les Basques, les Bretons et les Normands. Ces pêcheurs s'installent sur la terre ferme pour faire sécher la morue sur des vigneaux ou directement sur les galets de la plage. Ils chassent aussi le phoque, mammifère marin très prisé, notamment pour l'huile que l'on en tire. La situation géographique de l'île leur donne un accès privilégié aux ressources marines du détroit de Belle-Isle et son sol rocailleux est idéal pour le traitement des prises. L'île au Bois compte un établissement saisonnier de pêche en 1710. Elle fait alors partie de la concession de baie Phélypeau (baie de Brador), accordée en 1702 à Augustin Le Gardeur de Courtemanche (1663-1717), capitaine dans la garde du gouverneur et qui sera nommé commandant de la côte du Labrador en 1714. L'île au Bois est alors une station très fréquentée. Après la Conquête britannique (1760), le site est délaissé. En 1838, des pêcheurs jersiais, notamment ceux de la compagnie Le Boutillier Brothers et de la William Fruing and Company reprennent son exploitation. Des bâtiments pour loger le personnel et entreposer des marchandises, ainsi que des structures pour le traitement des prises, sont alors érigés. L'île passe aux mains de la compagnie terre-neuvienne Job and Brothers en 1887 pour finalement être cédée à la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1927, sans que celle-ci exploite réellement les lieux. L'île au Bois a indéniablement contribué au commerce de la pêche sur une longue période et a été fréquentée par tous les groupes de pêcheurs actifs dans la région depuis le début du XVIe siècle.

La valeur patrimoniale du site repose également sur son intérêt archéologique. Ce lieu renferme un ensemble important de vestiges permettant de documenter l'organisation et le fonctionnement des postes de pêche utilisés notamment par les Jersiais et les compagnies terre-neuviennes. Le site contient une cinquantaine de structures associées au séchage de la morue, à la fonte de la graisse de phoque, à l'entreposage des denrées et à la vie domestique des pêcheurs ayant fréquenté les lieux aux XIXe et XXe siècles. On rencontre notamment plusieurs grandes structures planes constituées de pierres plates non liées par du mortier. Ces aménagements correspondent à des plates-formes pour le séchage de la morue ou, en de plus rares occasions, au dallage d'anciens bâtiments de bois. Ces vestiges témoignent d'un mode de construction adapté aux matériaux disponibles sur place. En effet, les pierres employées proviennent du rivage et leurs plans de clivage les rendent naturellement angulaires. Cela donne la possibilité de former des surfaces planes et des parements rectilignes sans avoir à les tailler. Le site contient aussi quatre fours de briques sur socles de pierres taillées utilisés pour fondre la graisse des phoques. Construites d'abord par la compagnie Le Boutillier Brothers, plusieurs de ces installations ont par la suite été récupérées par la compagnie Job and Brothers qui en a utilisé certaines telles quelles et réaménagé d'autres. Des vestiges d'occupations préhistoriques illustrent également que l'île a été fréquentée par des groupes paléoesquimaux il y a environ 2500 ans. Le site témoigne ainsi des activités liées à la pêche à la morue et au phoque sur plusieurs siècles.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés du site archéologique de l'Île-au-Bois comprennent, notamment :
- sa situation dans le détroit de Belle Isle, non loin de Terre-Neuve et face à la baie de Blanc-Sablon;
- sa topographie formée de quatre plateaux concentriques, de côtes abruptes, d'anses et de plages;
- la cinquantaine de vestiges archéologiques, dont les structures d'habitation, d'entreposage et les plates-formes de séchage de la morue ainsi que les vestiges amérindiens et paléoesquimaux;
- la portion résiduelle du site renfermant des contextes archéologiques propices à la recherche et à l'interprétation du lieu.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Site archéologique classé

Date de reconnaissance

1989/04/27

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Approvisionnements en vivres
Site de pêcheries

Architecte / Concepteur

s/o

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92706-81445

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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