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Arrondissement historique et naturel du Mont-Royal

Montréal, Québec, Canada

Reconnu formellement en: 2005/03/09

Arrondissement historique et naturel du Mont-Royal; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2004
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Arrondissement historique et naturel du Mont-Royal; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud
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Date(s) de construction

Inscrit au répertoire canadien: 2010/01/22

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal, décrété en 2005, est un territoire urbain d'une superficie d'environ 750 hectares. Son périmètre englobe les trois sommets du mont Royal, soit le sommet Mont-Royal qui culmine à 232 mètres, le sommet Outremont et le sommet Westmount, ainsi qu'une portion de ses flancs.

L'arrondissement présente une concentration d'éléments distinctifs reflétant ses multiples fonctions. Ces éléments relèvent des domaines du sacré, du savoir, de la santé, du loisir, des services et de l'habitation. En ce qui a trait au patrimoine naturel, les écosystèmes illustrent l'interaction constante entre le milieu naturel et l'activité humaine depuis des siècles. Cette rencontre a produit un ensemble d'espaces naturels et semi-naturels riches en arbres, en arbustes et en plantes herbacées, qui abritent de nombreuses espèces animales.

La Montagne, ainsi nommée par les Montréalais, émerge de la plaine qu'occupent la métropole et les régions limitrophes. Son altitude n'est pas uniforme, les élévations les plus importantes étant à la périphérie. Plus abrupte à l'est, elle présente sa façade la plus ouverte au nord. Un grand bassin est délimité par les versants intérieurs des trois collines qui la forment.

L'arrondissement comprend des espaces verts parmi les plus vastes de l'île de Montréal, aménagés pour la plupart au XIXe siècle. Le parc du Mont-Royal, le plus important, met en scène les éléments naturels et topographiques par sa forêt urbaine, ses sentiers sinueux, ses belvédères et le lac aux Castors, situé à l'emplacement d'un ancien marécage. Deux grands cimetières, soit le cimetière Mont-Royal et le cimetière Notre-Dame-des-Neiges, et deux cimetières juifs plus petits confèrent au lieu un statut de nécropole urbaine.

La topographie modèle le réseau viaire, qui épouse les courbes de niveau. Elle influence dans une moindre mesure le lotissement, de formes et de dimensions variées. Deux routes traversent l'arrondissement, soit la voie Camillien-Houde, nommée chemin Remembrance sur une partie de son parcours, et le chemin de la Côte-des-Neiges. La silhouette de la Montagne qui domine le centre-ville, les coupes rocheuses qui ceinturent certaines voies (notamment la voie Camillien-Houde) et les escarpements qui exposent les phénomènes géologiques constituent des éléments uniques du paysage naturel montréalais.

Les flancs de la Montagne sont ceinturés par des bâtiments institutionnels et des zones d'habitation créés du XIXe siècle à nos jours. On y trouve des institutions religieuses et éducatives, des complexes hospitaliers, des lieux de culte, des quartiers résidentiels et des équipements publics.

Un grand nombre de spécialistes de l'aménagement, d'architectes et d'artistes, tant locaux qu'étrangers, ont contribué à constituer le patrimoine architectural et paysager. Celui-ci inclut un certain nombre de biens culturels classés et reconnus. Il compte, de plus, une centaine de monuments commémoratifs et d'oeuvres d'art public. Le territoire englobe des sites inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec, et des secteurs à potentiel archéologique peuvent encore témoigner de la présence amérindienne et euroquébécoise.

Situé au sud-est de l'île de Montréal, l'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal s'étend sur environ 4 kilomètres d'est en ouest et 2,5 kilomètres du nord au sud. Il est délimité par l'avenue de l'Esplanade et la rue Saint-Urbain à l'est; l'avenue des Pins, la rue Sherbrooke et l'avenue du Docteur-Penfield au sud; la limite de la ville de Westmount, le chemin Summit Circle et l'avenue Oakland à l'ouest; la rue Jean-Brillant, l'avenue Swail, l'avenue Louis-Colin, le boulevard Édouard-Montpetit, l'avenue Decelles, le chemin de la Côte-Sainte-Catherine, l'avenue Darlington, l'avenue Willowdale, la rue Vincent-D'Indy et l'avenue du Mont-Royal au nord.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose sur son intérêt historique et emblématique. L'histoire du lieu est en effet étroitement liée à celle de Montréal et du Québec. De tout temps, l'endroit a été apprécié comme point de repère et d'observation exceptionnel. L'occupation amérindienne de la Montagne remonte probablement à 4000 ou 5000 ans. Les Autochtones exploitent ses carrières de cornéenne, sa faune et sa flore; elle possède aussi pour eux une valeur sacrée, comme en témoignent les sépultures et les cimetières. L'explorateur Jacques Cartier (1491-1557), qui s'y rend en 1535, lui donne le nom de « mont Royal ». En 1643, Paul de Chomedey de Maisonneuve (vers 1612-1676), fondateur de Montréal, y fait planter une croix. Par la suite, les Sulpiciens, devenus seigneurs de l'île en 1663, établissent leur domaine au pied de la Montagne. Celle-ci devient le coeur de l'espace agricole montréalais. De 1780 à 1840 environ, le paysage rural se voit transformé par le changement des pratiques agricoles, l'émergence de villages et le développement de la villégiature saisonnière. Durant les trois décennies suivantes, les domaines sont lotis et apparaît notamment le Mille carré doré. L'alimentation en eau potable de la ville dépend du mont Royal depuis longtemps et encore aujourd'hui, comme le rappelle le réservoir McTavish (1852-1856). C'est aussi à cette époque que diverses institutions commencent à choisir la Montagne pour installer ou étendre leurs activités. Plusieurs cimetières sont, en outre, aménagés. Dès 1863, la population s'intéresse à la conservation de la Montagne, rattrapée par l'urbanisation et la destruction du couvert végétal. Pour la préserver, le parc du Mont-Royal, inauguré en 1876, est créé par la Ville de Montréal. Territoire d'évasion, sujet prisé par les peintres, hôte de l'élite et d'importantes institutions, nécropole, lieu de pèlerinage, la Montagne symbolise la nature, le prestige, le sacré et commémore plusieurs personnages et événements de l'histoire de Montréal et du Québec.

La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose aussi sur son intérêt paysager et architectural. Un grand nombre de spécialistes de l'aménagement, d'architectes et d'artistes, tant locaux qu'étrangers, ont contribué à constituer ce patrimoine. De plus, certains biens culturels sont classés ou reconnus. En ce qui concerne l'aspect paysager, les vues sur et depuis la Montagne sont au coeur de l'iconographie montréalaise, et l'endroit offre en soi une variété de paysages. Plusieurs parcs et cimetières occupent le territoire. Le parc du Mont-Royal est l'oeuvre de l'architecte paysagiste Frederick Law Olmsted (1822-1903), déjà renommé pour l'aménagement de Central Park à New York, qui a choisi de mettre en valeur le caractère escarpé et naturel du terrain. Le parc Summit, à l'emplacement de l'ancien jardin botanique de l'Université McGill, est une réserve d'oiseaux et de plantes. Les cimetières illustrent, par ailleurs, différentes façons de concevoir les lieux de sépultures selon les traditions religieuses. Enfin, les constructions institutionnelles et résidentielles ainsi que les monuments et oeuvres d'art public offrent une remarquable diversité stylistique. Elles comptent des oeuvres anciennes et modernes qui s'insèrent dans le paysage naturel pour témoigner des multiples significations attribuées à la Montagne au fil du temps.

La valeur patrimoniale de l'arrondissement repose également sur son intérêt archéologique. Cet intérêt tient à l'ancienneté des sites identifiés et à l'unicité de la carrière de cornéenne. Des outils fabriqués à partir de cette matière première ont été trouvés dans plusieurs sites de la région. Par ailleurs, certains secteurs auraient été propices à l'établissement d'un village préhistorique ou encore peuvent éclairer des aspects de l'occupation euroquébécoise.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'arrondissement liés à son intérêt historique et emblématique comprennent, notamment :
- la présence de carrières, entre autres de cornéenne d'Utica;
- la croix symbolisant la croix votive de Maisonneuve ainsi que les monuments commémoratifs et funéraires;
- les témoins des activités agricoles, villageoises, de villégiature et résidentielles;
- le réseau d'alimentation en eau potable;
- les institutions religieuses, éducatives et hospitalières;
- les espaces sacrés, dont les cimetières et les lieux de culte;
- les parcs et les infrastructures de loisirs;
- le lotissement, de formes et de dimensions variées;
- le réseau viaire, dont la voie Camillien-Houde, nommée chemin Remembrance sur une partie de son parcours, le chemin de la Côte-des-Neiges évoquant l'ouverture des côtes au Régime français, les voies en cul-de-sac, les escaliers et le tunnel ferroviaire.

Les éléments caractéristiques de l'arrondissement liés à son intérêt paysager et architectural comprennent, notamment :
- les vues sur et depuis la Montagne;
- ses paysages variés reposant sur la topographie et la diversité de ses espaces naturels et semi-naturels riches en arbres, en arbustes et en plantes herbacées et abritant de nombreuses espèces animales;
- les coupes rocheuses et les escarpements exposant les phénomènes géologiques;
- les parcs, dont le parc du Mont-Royal mettant en valeur le caractère escarpé et naturel du terrain (avec son belvédère, son chalet et le pavillon du lac aux Castors), le parc Summit (réserve d'oiseaux et de plantes), le parc Jeanne-Mance, le parc Rutheford et le parc Jean-Brillant;
- les cimetières, soit le cimetière Mont-Royal de type cimetière-jardin (avec ses charniers et son premier crématorium), le cimetière Notre-Dame-des-Neiges comprenant certains aménagements d'inspiration française (avec son pavillon administratif, sa porte d'accueil, son charnier et la chapelle de la Résurrection), le cimetière Shaerith Israel, le cimetière Shaar Hashomayim et le cimetière de la synagogue Temple Emanu-El à l'intérieur des limites du cimetière Mont-Royal;
- les monuments commémoratifs et les oeuvres d'art public;
- les lieux de culte, dont l'oratoire Saint-Joseph;
- les institutions religieuses, dont la maison-mère des Soeurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie;
- les établissements d'enseignement, dont le campus de l'Université McGill de type pavillonnaire et celui de l'Université de Montréal de plan compact (bâtiment principal), l'ancien Séminaire de philosophie, le collège Jean-de-Brébeuf et le collège Notre-Dame;
- les grands complexes hospitaliers, dont l'Hôtel-Dieu (hôpital-couvent), l'hôpital Royal Victoria (hôpital pavillonnaire) et l'hôpital Shriners;
- les témoins de l'architecture rurale et villageoise, dont la maison Simon-Lacombe, bien culturel classé;
- les témoins de l'architecture de villégiature, dont la maison Hosea-Bonnen-Smith et la villa Terra Nova;
- les témoins de l'architecture bourgeoise du XIXe siècle, dont la maison Albert-Furness, la maison Duggan, la maison Ravenscrag et les maisons en rangée Rupert;
- les témoins de l'architecture bourgeoise du XXe siècle, dont la maison Charles-G.-Greenshields, la maison et le site de la maison John-Wilson-McConnell, la maison Joseph-Aldéric-Raymond et la maison Ernest-Cormier, biens culturels classés;
- les conciergeries de l'îlot-Trafalgar-Gleneagles, reconnu site historique;
- les ouvrages de génie, dont le réservoir et l'usine de pompage McTavish ainsi que le tunnel ferroviaire.

Les éléments caractéristiques de l'arrondissement liés à son intérêt archéologique comprennent, notamment :
- les sites préhistoriques d'exploitation et de transformation lithiques ainsi que les sites domestiques et de sépultures inscrits à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec;
- les zones à potentiel archéologique amérindien ou euroquébécois.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Gouvernement du Québec

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Arrondissement historique décrété

Date de reconnaissance

2005/03/09

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Communauté
Ville

Architecte / Concepteur

Frederick Law Olmsted

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

93313-82129

Statut

Édité

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