Description du lieu patrimonial
Le lieu historique national du Canada du Refuge-pour-les-Pauvres-du-Comté-de-Wellington est une ancienne ferme dominée par un édifice en pierre de deux étages, de style à l’italienne, situé au haut d’une colline. Il se trouve à côté de la rivière Grand dans l’ancien hameau d’Aboyne, entre Elora et Fergus, dans le sud-ouest de l’Ontario. Pendant près d’un siècle, il a été le refuge des pauvres du comté, dont il abrite à présent les archives et le musée. La désignation officielle concerne le paysage culturel, y compris les terrains agricoles, l’étable, les dépendances ainsi que l’immeuble d’habitation.
Valeur patrimoniale
Le refuge pour les pauvres du comté de Wellington a été désigné lieu historique national en 1995 du fait :
- qu’il est le plus ancien exemple recensé de refuge ou d’hospice pour les pauvres subventionné par l’État;
- qu’il est une institution sociale importante du XIXe siècle, qui illustre parfaitement les origines de ce thème important au XXe siècle qu’a été l’implication de l’État dans la politique sociale.
La valeur patrimoniale du refuge pour les pauvres du comté de Wellington tient à sa représentation d’un refuge pour les pauvres subventionné par l’État, illustrée par le paysage culturel d’une ferme mise en exploitation avec, en surplomb, un grand immeuble d’habitation.
Le refuge pour les pauvres du comté de Wellington a été construit en 1876-1877 pour accueillir en dernier recours les sans-abri et les pauvres du comté de Wellington. Ses premiers occupants y étaient logés de façon spartiate en échange de leur travail domestique ou agricole. Plus tard, il a abrité une maison pour personnes âgées et handicapées. Conçu selon les plans de l’architecte Victor Stewart, de Guelph, l’édifice a été modifié au cours des ans, par la construction d’un nouveau porche d’entrée en 1907, et des ajouts à l’arrière entre 1892 et 1893, puis entre 1954 et 1955.
Tout au long de son histoire, le refuge pour les pauvres du comté de Wellington a opéré comme une ferme mise en exploitation. Il comprend une grange construite en 1877 par John Taylor, architecte d’Elora, à laquelle ont été ajoutés un silo en 1914, une remise à voitures et un hangar en 1888, des portails d’entrée en 1927, une chaufferie en 1947, des champs et des pâturages, et un cimetière (1888 – 1946). L’institution a fermé en 1971 et l’édifice principal a été réhabilité pour abriter le musée et les archives du comté de Wellington en 1987-1988. Une partie de la ferme continue sa production agricole.
Source : Procès-verbal de la Commission des lieux et monuments historiques du Canada de novembre 1995.
Éléments caractéristiques
Voici les principales caractéristiques qui contribuent à la valeur patrimoniale de ce lieu :
- l’intégrité du paysage culturel comme ferme mise en exploitation, dominée par un grand édifice institutionnel;
- l’aménagement de l’édifice d’habitation sur une hauteur dominant des terres agricoles;
- le groupement des bâtiments de la ferme sur un côté de l’immeuble d’habitation;
- l’emplacement du cimetière à l’extrémité nord-est de la propriété;
- l’intégrité des plans de circulation et d’accès à l’intérieur des bâtiments, entre les bâtiments et entre les bâtiments et les éléments paysagers agricoles;
- la présence d’une grande entrée avec un portail principal et une allée bordée d’arbres;
- l’intégrité de la forme et des matériaux du portail d’entrée;
Le refuge pour les pauvres (immeuble d’habitation)
- le tracé en forme de "L" de l’immeuble d’habitation, avant l’ajout des archives;
- l’immeuble d’habitation d’origine de deux étages et de style à l’italienne qui se dresse sur un soubassement surélevé, avec un frontispice saillant surmonté d’un clocher, des pavillons en avancée aux extrémités, de hautes fenêtres à arc segmentaire, et des avants-toit à encorbellement;
- sa construction en maçonnerie;
- la forme et la masse de l’ajout des années 1890 respectant le caractère d’origine;
- les traces qui subsistent encore de l’agencement intérieur d’une résidence et d’un hôpital institutionnels;
- les matériaux et les finitions qui subsistent encore dans les principaux espaces publics;
L’étable
- sa masse et son tracé rectangulaires;
- sa construction à ossature en bois avec un revêtement de planches verticales;
- sa conception, à la fois étable et grenier à foin, avec un plan incliné pour accéder à des portes coulissantes sur un côté et des fondations en pierre du côté opposé;
- son agencement intérieur avec des logements pour les vaches au niveau inférieur, des caves à légumes à l’extrémité sud, et un grenier à foin au-dessus;
- son silo adjacent;
La remise à voiture
- son tracé et sa masse rectangulaires surmontés d’un toit pentu avec un abri au toit en appentis le long d’un côté;
- sa construction en bois et son revêtement extérieur en planches brutes;
- ses larges portes permettant le passage de voitures;
L’entrepôt
- son tracé et sa masse rectangulaires surmontés d’un toit pentu;
- sa construction en bois avec son revêtement extérieur en planches;
- sa grande porte sous le pignon.