Description du lieu patrimonial
Les appartements Lilly, dont la construction remonte à 1914-1915, est un duplex de brique converti de trois étages qui se trouve dans une rue résidentielle secondaire du quartier d'Osborne Village à Winnipeg. La désignation du site par la Ville de Winnipeg s'applique à l'édifice sur sa superficie au sol.
Valeur patrimoniale
Les appartements Lilly, imposant édifice de style edwardien, est l'un des rares immeubles d'habitation qui subsiste de l'époque du développement résidentiel chic qui caractérisa les abords de la rivière Assiniboine au début du XXe siècle. Oeuvre de H. G. Holman, le bâtiment tire son apparence extérieure de l'effet de masse, de la rigidité des lignes horizontales et de la multiplication des fenêtres, plutôt que de son ornementation. Construit pour accueillir des parents de W. R. Allan, fils de Hugh Allan, magnat montréalais du transport et dirigeant d'Allan, Killam and McKay, une grande compagnie d'assurance et d'investissement immobilier, le bâtiment est aussi signalé pour son association avec deux personnalités de l'époque : E. H. Macklin, directeur général du Manitoba Free Press, et David Finkelstein, un promoteur immobilier qui fut longtemps maire du faubourg de Tuxedo dans la région de Winnipeg. Converti en quadruplex, puis en appartements et espace à bureaux, l'édifice demeure un bel exemple des habitations imposantes qui virent le jour au début des années 1900 dans une partie du centre de Winnipeg qui, ultérieurement, subit d'amples rénovations et une forte revalorisation.
Source : Procès-verbal du comité de la ville de Winnipeg sur la planification et les services communautaires, 16 février 1987
Éléments caractéristiques
Les éléments clés qui définissent le caractère patrimonial du site des appartements Lilly sont notamment :
- l'emplacement un peu isolé, du côté sud de la rivière Assiniboine, à l'extrémité est de la rue Roslyn, entouré d'appartements, de maisons et de condominiums des années d'avant et après 1945
Les éléments clés qui définissent la simplicité de l'architecture domiciliaire de style edwardien de l'immeuble sont notamment :
- la masse rectangulaire, la hauteur de deux étages et demi à trois étages, le demi sous-sol revêtu de pierre rustiquée, les murs unis et plats de brique brun foncé ornés d'accents rouges et une travée en saillie sur le coin nord-ouest
- l'étagement des lignes horizontales des grands toits en croupe et la grande lucarne sur la façade avant (nord)
- l'entrée principale en retrait ornée d'un auvent de bois à consoles, peint d'une couleur contrastant avec la brique, une grande porte à panneaux de bois et un bel escalier de brique descendant jusqu'au trottoir
- la profusion des fenêtres rectangulaires à guillotine double, munies d'appuis et de linteaux de brique en palissade, à l'exception de la grande fenêtre en arc en demi-cercle du grenier
- les détails, dont la maçonnerie à motifs géométriques, les ceintures de brique, les corniches simples de métal peintes d'une couleur contrastant avec la brique, la cheminée décorative, les bardeaux de cèdre, etc.
Les éléments clés qui définissent le caractère de l'intérieur de l'édifice sont notamment :
- la formalité du plan à couloir central
- les cheminées décoratives, dont certaines sont ornées de boiseries sculptées ou de carreaux de céramique simples et classiques, et d'autres sont flanquées de bibliothèques encastrées aux portes à vitrail, etc.
- le caractère intact des détails et des finis, dont les planchers de bois, les plafonds à gorge, les escaliers à paliers, les boiseries, etc.