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Édifice de la Unity Building

454, Rue De La Gauchetière Ouest, Montréal, Québec, H2Z, Canada

Reconnu formellement en: 1985/02/11

Édifice de la Unity Building; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2004
Vue avant
Édifice de la Unity Building; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2004
Vue avant
Détail de l'édifice de la Unity Building; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2004
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Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

1912/01/01 à 1913/01/01

Inscrit au répertoire canadien: 2008/03/10

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'édifice de la Unity Building, classé monument historique, est un gratte-ciel à fonction industrielle construit en 1912 et 1913. Le bâtiment de plan en « L » comprend onze étages, incluant le soubassement, et se termine par une corniche incurvée et un toit plat. Le soubassement est en pierre grise et les deux premiers étages sont revêtus de pierres de béton à bossage chanfreiné. Des piliers couverts de brique rouge encadrent les grandes fenêtres à petits carreaux des sept étages intermédiaires. La division des étages est marquée par des allèges constituées de panneaux de béton. Un couronnement de béton, percé de fenêtres cintrées et orné de motifs en forme de mitre, domine l'immeuble. L'édifice de la Unity Building occupe toute la superficie d'un terrain au coin de deux rues et fait face à la basilique de Saint-Patrick, classée monument historique, et à son jardin. Il est situé dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal et bénéficie d'une aire de protection.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'édifice de la Unity Building repose sur sa représentativité comme gratte-ciel et sur son intérêt esthétique. Avec ses onze étages, son ossature de béton et son ascenseur, l'immeuble construit en 1912 et 1913 possède les caractéristiques générales qui définissent les gratte-ciel. Ce type apparaît aux États-Unis, surtout à New York et à Chicago, dans les années 1880, et les exemples se multiplient au Québec au début du XXe siècle. D'un point de vue stylistique, l'édifice de la Unity Building, avec sa conception reprenant les parties d'une colonne classique (socle, fût et chapiteau), se rattache plus spécifiquement à l'esthétique des gratte-ciel développée dans les années 1890 par Louis Sullivan (1856-1924) à Chicago. Le rez-de-chaussée et le deuxième étage, en pierres de béton à bossage chanfreiné, correspondent au socle, tandis que les sept étages en brique rouge et en verre (grandes fenêtres à carreaux) forment le fût de colonne. Enfin, l'attique (le chapiteau), l'élément le plus original de ce bâtiment, est en béton et se distingue par une rangée de fenêtres cintrées surmontées d'un motif en forme de mitre qui épouse la courbe de la corniche. Grâce à sa situation face à la basilique de Saint-Patrick et à son jardin, l'édifice de la Unity Building bénéficie d'une percée exceptionnelle qui permet d'admirer ses qualités formelles.

La valeur patrimoniale de l'édifice repose aussi sur son intérêt technologique. En effet, l'immeuble peut être rattaché à l'architecture rationnelle et utilitaire développée et répandue à partir des années 1880 par l'architecte américain William Le Baron Jenney (1832-1907). Ce type de construction, qui élimine les murs porteurs au profit d'un squelette d'acier ou de béton, permet de bâtir à moindre coût des édifices de grandes dimensions adaptés aux fonctions commerciales et industrielles. Ces structures se construisent plus rapidement, sont plus solides et sont davantage à l'épreuve du feu. David Jerome Spence (1873-1955), architecte de Montréal, adopte pour l'édifice de la Unity Building une ossature en béton armé qui libère les murs extérieurs d'une lourde charge et permet un fenêtrage abondant. L'immeuble constitue l'un des premiers gratte-ciel montréalais à posséder une telle ossature. L'architecte emploie aussi un système développé en 1908 par l'Américain Claude Allen Porter Turner (1869-1955), selon lequel les dalles du plancher reposent sur des colonnes champignons sans avoir recours à des poutres intermédiaires. Il pourrait s'agir de la première utilisation de cette technique à Montréal. Les fenêtres à châssis et meneaux en acier, qui s'ouvrent en faisant basculer la section centrale autour d'un pivot horizontal, et l'un des deux ascenseurs d'origine rappellent la fonction industrielle. L'édifice de la Unity Building évoque ainsi le renouveau technologique que connaît l'industrie de la construction au Québec durant le premier quart du XXe siècle.

La valeur patrimoniale de l'édifice repose également sur son intérêt historique. L'immeuble témoigne de l'avènement de Montréal comme métropole du Canada durant le premier quart du XXe siècle. Il évoque notamment la transformation du quartier Saint-Antoine en centre d'affaires, avec la construction de 25 gratte-ciel entre 1901 et 1923. Le secteur est alors connu sous le nom de « Paper Hill », à cause de la concentration d'imprimeries. Construit par la Unity Building Ltd, l'édifice accueillera au fil des ans plusieurs entreprises du domaine de l'imprimerie, du graphisme et de l'édition.

Source : Ministère de la Culture et des Communications, 2006.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques liés à l'intérêt architectural et technologique de l'édifice de la Unity Building incluent, notamment :
- son volume, dont le plan en « L », l'élévation de onze étages comprenant le soubassement et le toit plat;
- ses éléments structuraux, dont l'ossature en béton armé et les colonnes champignons;
- ses éléments stylistiques, dont la composition tripartite des façades empruntée aux ordres classiques (socle, fût, chapiteau), les fenêtres cintrées de l'attique couronnées d'un motif en forme de mitre ainsi que les motifs en terre cuite des allèges et de la corniche;
- ses matériaux de remplissage et de revêtement, dont la pierre grise rustiquée du soubassement, les pierres de béton à bossage chanfreiné du rez-de-chaussée et du deuxième étage, la brique rouge des étages intermédiaires, les panneaux de béton des allèges, le béton de l'attique et la terre cuite des motifs ornementaux;
- ses ouvertures, dont les grandes fenêtres industrielles à armature métallique et à petits carreaux (ouvrant à bascule sur un pivot central horizontal), cintrées pour l'attique et rectangulaires aux autres étages;
- l'ascenseur d'origine.

Les éléments caractéristiques de l'édifice liés à son intérêt historique incluent, notamment :
- son implantation au centre-ville, dans l'ancien secteur « Paper Hill »;
- sa situation au coin de deux rues, face à la basilique de Saint-Patrick et à son jardin;
- l'occupation entière du terrain, sans marge de recul.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1985/02/11

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Commerce / Services commerciaux
Bureau ou édifice à bureaux

Architecte / Concepteur

David Jerome Spence

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92630-81351

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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