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Maison Henry-Stuart

1195, Avenue Cartier, Québec, Québec, G1R, Canada

Reconnu formellement en: 1988/10/24

Maison Henry-Stuart; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Marie-Claude Côté, 2003
Vue latérale
Maison Henry-Stuart; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Marie-Claude Côté, 2003
Vue latérale
Maison Henry-Stuart; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2004
Vue aérienne

Autre nom(s)

Maison Henry-Stuart
Maison Stuart-Henry

Liens et documents

Date(s) de construction

1849/01/01 à 1850/01/01

Inscrit au répertoire canadien: 2008/03/13

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

La maison Henry-Stuart, classée monument historique, est une propriété bourgeoise composée d'un cottage Regency et de jardins à l'anglaise avec une roseraie. Érigée en 1849 et 1850, la résidence en brique de plan carré, à un étage et demi, est coiffée d'un toit à croupes se prolongeant au-delà des murs et percé d'une souche de cheminée centrale. La façade présente de grandes portes-fenêtres encadrées de volets. Une galerie ceinture le cottage, et une annexe rectangulaire construite en 1910 s'élève à l'arrière. La désignation inclut le terrain. La maison Henry-Stuart est située à l'intersection de l'avenue Cartier et de la Grande Allée, dans un secteur commercial et institutionnel de l'arrondissement municipal de La Cité, dans la ville de Québec. La résidence est implantée en retrait de la voie publique, sur un terrain planté d'arbres matures.

La maison Henry-Stuart abrite une collection de biens mobiliers classés. Elle est englobée dans l'aire de protection de la maison Cornelius-Krieghoff, située presque en face, en bordure de la Grande Allée.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de la maison Henry-Stuart repose sur son intérêt architectural. La demeure est représentative d'un type d'architecture résidentielle, soit le cottage Regency. Celui-ci, apparu durant la régence de George IV (1762-1830), qui s'étend de 1811 à 1820, se rattache au courant pittoresque. Ce courant esthétique favorise un rapport plus intime entre l'architecture et la nature. La maison Henry-Stuart, érigée en 1849 et 1850 par l'entrepreneur Joseph Archer (1810-1904), est une application des théories pittoresques, notamment par la galerie qui la ceinture ainsi que par les portes-fenêtres créant un lien entre l'édifice et son environnement. Son plan presque carré et son toit à croupes débordant à profil bas en font un exemple typique du cottage Regency, populaire dans la région de Québec entre 1830 et 1870.

La valeur patrimoniale de la maison repose également sur son intérêt ethnologique. L'organisation intérieure illustre le mode de vie de la bourgeoisie victorienne. Les espaces de représentation, soit le salon et la salle à manger, sont disposés de part et d'autre d'un hall central. Ce dernier, terminé en demi-hexagone, sépare visuellement les pièces de réception, décorées plus abondamment, des pièces privées que sont la chambre principale et le boudoir. Les portes du hall dissimulent aussi l'escalier donnant accès aux chambres situées à l'étage. Cette division marquée des espaces publics et privés, reléguant les quartiers des domestiques à l'arrière du bâtiment, et notamment dans l'annexe, reflète la recherche d'intimité et de confort qui se développe au XIXe siècle dans les milieux aisés. Les meubles et les divers objets de la maison, classés biens historiques, témoignent aussi des goûts et du mode de vie de la bourgeoisie anglophone de Québec au début du XXe siècle.

La valeur patrimoniale de la maison repose aussi sur son intérêt paysager. La propriété témoigne, en effet, de l'influence des « cottage gardens » dans les milieux anglophones québécois. À la fin du XIXe siècle, les paysagistes William Robinson (1838-1935) et Gertrude Jekyll (1843-1932) développent en Angleterre un type d'aménagement qui met en valeur les résidences rurales ou villageoises. Élaborés à partir des années 1930, les jardins de la maison Henry-Stuart constituent un exemple de ce type paysager, notamment par l'emploi de plantes vivaces, d'arbustes et d'arbres souvent indigènes disposés de manière très libre et non géométrique. D'autre part, la roseraie illustre la popularité des jardins spécialisés consacrés à une seule famille horticole. Ces particularités rattachent les jardins de la maison Henry-Stuart aux grands courants paysagers britanniques et les placent parmi les rares jardins anglais conservés dans la région de Québec.

La valeur patrimoniale de la maison repose en outre sur son association avec plusieurs notables l'ayant habitée. La demeure, construite pour Maria Curry, l'épouse du marchand William Henry, est aussitôt louée à Joseph-André Taschereau (1806-1867), juge et homme politique. Elle est acquise en 1856 par George Mellis Douglas (1809-1864), surintendant médical de la station de quarantaine de Grosse-Île, puis louée vers 1864 à Henry Dining (vers 1830-1884), un important constructeur de navires. En 1874, les héritiers Douglas vendent la propriété à John Hearn (1827-1894), armateur et homme politique. Celui-ci la loue notamment à Joseph-Israël Tarte (1848-1907), homme politique et propriétaire de nombreux journaux. En 1918, l'avocat Gustavus George Stuart (1855-1918) l'acquiert pour ses nièces Mary-Lauretta (1884-1974) et Adèle Stuart (1889-1987). La maison Henry-Stuart témoigne donc de la présence de gens influents le long de la Grande Allée au milieu du XIXe siècle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'implantation de la maison Henry-Stuart comprennent, notamment :
- sa situation en bordure de la Grande Allée, à l'intersection de cette rue et de l'avenue Cartier, dans un secteur commercial et institutionnel de l'arrondissement municipal de La Cité;
- la proximité de la maison Cornelius-Krieghoff, aussi classée monument historique, et de l'ancienne Ladies Protestant Home (villa datant de 1862).

Les éléments clés de la maison Henry-Stuart liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- son volume, dont le plan presque carré, l'élévation d'un étage et demi, le solage peu dégagé ainsi que le toit à croupes à profil bas muni de larmiers incurvés;
- ses matériaux, dont la maçonnerie en brique jaune, la couverture en tôle à baguettes ainsi que les éléments architecturaux et ornementaux en bois;
- ses ouvertures, disposées symétriquement en façade, dont la porte en bois à panneaux surmontée d'une imposte et flanquée de baies latérales, les portes-fenêtres à grands carreaux et à meneaux décentrés ornées de caissons, les fenêtres rectangulaires à grands carreaux, les volets verts ainsi que les lucarnes (dont trois lucarnes doubles au toit en appentis et cinq en arc cintré);
- son ornementation, dont les plates-bandes en brique des portes-fenêtres et des fenêtres, les supports moulurés et le treillis de la galerie;
- la galerie couverte ceinturant le bâtiment, ses supports fins moulurés et le treillis en bois;
- la souche de cheminée centrale en brique jaune;
- l'annexe de plan rectangulaire et à un étage disposée sous le prolongement du toit et le tambour s'y adossant.

Les éléments clés de la maison Henry-Stuart liés à son intérêt ethnologique comprennent, notamment :
- l'organisation des pièces autour d'un hall central, dont la disposition du salon et de la salle à manger à l'avant, la chambre principale et le boudoir dans la partie centrale ainsi que les pièces de service et les quartiers des domestiques à l'arrière;
- la cloison semi-hexagonale du hall séparant les pièces de réception des pièces privées et dissimulant l'escalier;
- l'ornementation d'inspiration classique, dont les moulures et les rosaces du plafond, les chambranles avec pilastres surmontés d'un entablement à médaillons, les manteaux de cheminée en bois sculpté ainsi que le limon d'escalier à volutes plates;
- les niches à arc brisé encadrant les foyers du salon et de la salle à manger.

Les éléments clés des jardins de la maison Henry-Stuart liés à son intérêt paysager comprennent, notamment :
- leur aménagement inspiré des « cottage gardens », dont le plan irrégulier et asymétrique, la présence de plantes vivaces, d'arbustes et d'arbres souvent indigènes et mêlant plusieurs types de feuillage;
- la roseraie, comportant de nombreuses variétés de rosiers;
- la présence d'arbres matures, dont des érables et des ormes, ainsi que de haies de lilas et de symphorines délimitant le terrain;
- les plates-bandes bordées de briques longeant le devant et l'arrière de la maison, les murets et les marches en pierres sèches, les allées en pierres plates ou plaques de béton, le banc et le bain d'oiseaux, les pierres taillées pour recevoir l'eau des gouttières, la remise et la clôture en bois entourant la propriété.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1988/10/24

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Loisirs
Musée

Historique

Résidence
Domaine

Architecte / Concepteur

s/o

Constructeur

Joseph Archer

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

La maison Henry-Stuart abrite une collection de biens mobiliers classés.

Identificateur féd./prov./terr.

92466-81126

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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