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Ancien palais de justice de Québec

39, Rue des Jardins, Québec, Québec, G1R, Canada

Reconnu formellement en: 1984/07/09

Ancien palais de justice de Québec; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2006
Vue latérale
Ancien palais de justice de Québec; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pascale Llobat, 2006
Vue avant
Ancien palais de justice de Québec; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2004
Vue aérienne

Autre nom(s)

Ancien palais de justice de Québec
Édifice Gérard-D.-Levesque
Ministère des Finances

Liens et documents

Date(s) de construction

1883/01/01 à 1887/10/01

Inscrit au répertoire canadien: 2008/07/07

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'ancien palais de justice de Québec, classé monument historique, est un édifice institutionnel d'influence Second Empire construit entre 1883 et 1887. Cet imposant bâtiment en pierre de quatre étages adopte un plan en forme de V et est coiffé d'un toit mansardé. L'avant-corps central, disposé à angle, est doté d'une tour d'horloge au toit en pavillon à terrasse faîtière et comprend un portique à trois arcades. Deux ailes terminées par des tours d'angle se développent de part et d'autre. À l'extrémité de chacune d'elle, une courte aile se déploie vers l'intérieur. L'annexe adjointe subséquemment n'est pas incluse dans la désignation. L'ancien palais de justice de Québec est situé sur un terrain comportant une déclivité, ce qui dégage le soubassement à l'arrière. L'édifice, érigé sur un coin de rue, borde la place d'Armes et la rue Saint-Louis, au coeur de l'arrondissement historique du Vieux-Québec.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'ancien palais de justice de Québec repose sur l'intérêt historique de son site. L'occupation des lieux reflète l'évolution du système judiciaire au Québec et au Canada. Dès 1651, le tribunal seigneurial de la Compagnie des Cent-Associés, nommée sénéchaussée, a siégé dans un bâtiment situé à cet endroit. De 1663 à 1667, le Conseil souverain qui administre désormais la justice s'installe dans ce bâtiment. L'emplacement est ensuite occupé par le monastère des Récollets, qui est incendié en 1796. Le premier palais de justice de Québec est construit sur ce site entre 1799 et 1804, à la suite de l'adoption de la Loi de la judicature de 1793 qui divise le Bas-Canada en trois districts judiciaires (Montréal, Québec et Trois-Rivières). Il comprend de nombreuses cours de différents niveaux de juridiction. Incendié en 1873, il est remplacé par l'édifice actuel, érigé au même endroit entre 1883 et 1887. Le bâtiment perd toutefois sa fonction judiciaire en 1979 alors qu'elle est déménagée dans un nouvel immeuble. L'ancien palais de justice de Québec et son site témoignent donc de plus de 300 ans d'administration de la justice à Québec.

La valeur patrimoniale de l'édifice repose aussi sur son intérêt architectural. L'immeuble est représentatif de l'influence Second Empire. D'origine française, ce style apparaît sous le règne de l'empereur Napoléon III (1808-1873), notamment avec la construction du Nouveau Louvre (1852 à 1857). Introduit d'abord en Angleterre et aux États-Unis, il apparaît dans l'architecture canadienne à la fin des années 1860 et est préconisé par le département des Travaux publics de la province de Québec à cette époque. Jean-Baptiste Derome (1837-1910), architecte en chef de ce département, conçoit les plans du palais de justice alors que les élévations sont dessinées par l'architecte Eugène-Étienne Taché (1836-1912). L'influence Second Empire est illustrée entre autres par les élévations en pierre qui adoptent une composition hiérarchisée et symétrique, la façade disposée à angle soulignée par un avant-corps central surmonté d'une tour d'horloge, les tours d'angle aux extrémités des ailes ainsi que par le toit mansardé coiffant l'ensemble. De plus, des motifs héraldiques élaborés par Taché ornent la façade ainsi qu'un « ordre québécois » symbolisant les nations fondatrices. L'ancien palais de justice recourt au vocabulaire architectural Second Empire pour asseoir le prestige et la respectabilité de l'institution, alors que l'ornementation héraldique affirme son appartenance québécoise et canadienne.

La valeur patrimoniale de l'édifice repose également sur l'intérêt de son aménagement et de son décor intérieurs traduisant l'importance de l'institution. Ces éléments ont été entièrement réalisés entre 1927 et 1934 d'après les plans de l'architecte du département des Travaux publics de la province de Québec Sylva Frappier (1874-1951), assisté de Léopold Fontaine (1899-1975). Conçu dans l'esthétique Beaux-Arts, le décor est notamment caractérisé par l'utilisation de matériaux nobles (marbre, bois et laiton) ainsi que par sa polychromie. Il est concentré dans les espaces de circulation, les pièces autrefois utilisées comme salles de cour, bibliothèque et salle du Barreau et bureaux des juges en chef. Le hall d'entrée de plan elliptique comprend entre autres un escalier monumental en U et des murs recouverts de marbre, des portes en laiton et des plafonds garnis de rosaces. Les corridors du rez-de-chaussée et du deuxième étage possèdent des plafonds à caissons richement peints et dorés ainsi que des pilastres engagés à chapiteau orné. Plusieurs salles sont pourvues de lambris en bois, de moulures de plafond, de puits de lumière et de détails en plâtre dorés et polychromes. Ce décor, qui forme un ensemble homogène, figure parmi les plus riches intérieurs d'édifices publics au Québec.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2006.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'ancien palais de justice de Québec liés à son implantation comprennent, notamment :
- la situation en bordure de la place d'Armes et de la rue Saint-Louis, sur un terrain en pente, au coeur de l'arrondissement historique du Vieux-Québec.

Les éléments caractéristiques de l'ancien palais de justice de Québec liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan en forme de V avec retours d'angle et décrochements, l'élévation à ordonnance régulière comportant quatre niveaux et le toit mansardé;
- l'avant-corps central pourvu d'une tour d'horloge au toit en pavillon et d'un portique (formé de trois arcades dotées de clés de voûte, de pilastres ornés de symboles nationaux, d'écoinçons et de tables aux motifs végétaux et d'armoiries) ainsi que son ornementation (composée de motifs végétaux et géométriques, d'armoiries et de fleurs de lys, de roses et de feuilles d'érable);
- les ouvertures rectangulaires, à arc surbaissé et cintrées disposées de façon ordonnée et symétrique ainsi que les lucarnes pendantes (encadrées de pilastres ornés supportant un entablement surmonté d'un fronton-pignon);
- les façades des ailes latérales (l'une étant bordée d'une cour anglaise dégageant le soubassement) pourvues de pilastres (avec insertions régulières de pierre à bossages), de bandeaux séparant chaque étage ainsi que de tours d'angle en saillie à chaque extrémité (ornées de chaînes d'angle et coiffées d'un toit en pavillon à grille décorative) et présentant une travée centrale en saillie couronnée d'une lucarne plus ornée;
- la façade arrière comportant une cheminée et une tour-poivrière;
- les matériaux, dont la maçonnerie des élévations (le grès vert et le granite gris du soubassement, la pierre de taille lisse revêtant presque toute la façade d'angle et formant les chaînes et les bandeaux ainsi que la pierre à bossages des élévations) et le cuivre du toit.

Les éléments caractéristiques de l'ancien palais de justice de Québec liés à l'intérêt de son aménagement et de son décor intérieurs comprennent, notamment :
- la disposition, la forme et les proportions généreuses des pièces (rectangulaires, ovales, circulaires, occupant un ou deux niveaux, disposées le long de passages centraux desservis par des escaliers);
- les revêtements intérieurs, dont les planchers en marbre et en terrazzo, les murs en marbre ainsi que les lambris en bois verni moulurés, sculptés et à panneaux;
- les plafonds, dont ceux à caissons, dorés et polychromes, à motifs sculptés et ornés de moulures en plâtre;
- les ornements, dont les pilastres engagés à chapiteau orné, les motifs en plâtre et sculptés, dorés et peints ainsi que les blasons en bois, plâtre ou métal;
- les puits de lumière;
- les portes massives en bois et celles en laiton, ainsi que leurs chambranles travaillés en bois, en marbre ou en métal;
- les garde-corps en fer forgé des escaliers;
- l'escalier d'honneur en marbre, avec ses murs en marbre rythmés par des pilastres classiques et percés d'ouvertures rectangulaires, ses dorures, son plafond à médaillons ainsi que l'arcade au sommet;
- les biens immobiliers par destination, dont ceux de l'ancien bureau du juge en chef, de l'ancienne salle d'audience de la cour criminelle ainsi que des anciennes salle et bibliothèque du Barreau (étagères en fonte et en laiton).

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1984/07/09

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Gouvernement
Bureau ou édifice à bureau

Historique

Gouvernement
Palais de justice et/ou bureaux d'enregistrement

Architecte / Concepteur

Oscar Beaulé

Constructeur

J.P. Whelan and Co.

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92770-81527

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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