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Site historique de la Visitation

2825, Chemin Sainte-Foy, Québec, Québec, G1V, Canada

Reconnu formellement en: 1978/10/02

Site historique de la Visitation; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Pierre Lahoud, 2004
Vue aérienne
Site historique de la Visitation; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christian Lemire, 2007
Vue d'ensemble
Site historique de la Visitation; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Christian Lemire, 2007
Vue d'ensemble

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

Inscrit au répertoire canadien: 2008/11/13

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

Le site historique de la Visitation, classé en 1978, est un ancien ensemble religieux de tradition catholique développé à partir de la fin du XVIIe siècle. Il comprend les vestiges de l'église de Notre-Dame-de-la-Visitation, son presbytère, la section nord du cimetière paroissial ainsi qu'un charnier. L'église en pierre dont il ne reste que les murs, implantée dans un axe est-ouest, a été érigée de 1876 à 1878, modifiée en 1918 et 1919 et incendiée en 1977. Sa coquille ouverte présente une nef de plan rectangulaire terminée par une abside en hémicycle, et son périmètre inclut les vestiges d'une église plus petite bâtie en 1719. La façade en pierre, représentative de l'éclectisme du début du XXe siècle, possède un portail central surmonté d'une niche et d'un oculus inscrits dans un avant-corps flanqué de portes et de fenêtres. Une structure en métal contemporaine (tour d'observation) évoque le clocher surmonté d'une flèche qui coiffait autrefois le faîte du toit en façade; des supports métalliques, dont deux arqués, renforcent les murs tout en rappelant l'ancien décor. La structure de l'ancienne sacristie, reconstruite en 1997 et 1998, est greffée à l'abside dans le prolongement du choeur. Implanté au nord-est de l'église, le presbytère a été construit vers 1698 et agrandi à deux reprises, en 1841 et en 1953. Il s'agit d'un long bâtiment en pierre et en bois de plan rectangulaire, à un étage et demi, coiffé d'un toit à croupes et ceinturé sur trois côtés par une galerie couverte. Le cimetière paroissial se trouve au sud de l'ancienne sacristie. Il est entouré d'arbres et son allée centrale est bordée à l'extrémité nord par le charnier, un petit bâtiment en pierre coiffé d'un toit à croupes. Le site historique de la Visitation est situé au milieu d'un petit vallon, sur un site paysager incluant des jardins. Il occupe un emplacement à l'intersection de voies anciennes, dans l'arrondissement municipal de Sainte-Foy-Sillery de la ville de Québec. Un site inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec est associé au lieu.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du site repose sur son intérêt historique. La paroisse Notre-Dame de Foy est l'une des plus anciennes du Québec. Elle trouve son origine dans une mission fondée sur le plateau de Sainte-Foy, où le père jésuite Pierre-Joseph-Marie Chaumonot (1611-1693) s'établit avec les Hurons-Wendats en 1667. Une chapelle est aussitôt construite et dédiée à Notre-Dame de Foy. Une statue représentant la sainte est installée dans le temple, qui devient alors un lieu de pèlerinage. La paroisse de La Visitation de la Bienheureuse Vierge Marie, aussi désignée sous le nom de Notre-Dame de Foy, est érigée canoniquement en 1698. À la suite de l'incendie de la chapelle survenu peu de temps après, la fabrique déplace le noyau paroissial à environ un kilomètre à l'ouest, sur une propriété appartenant à Jacques Pinguet de Vaucour. Le presbytère bâti en 1698 et 1699 comprend une salle des habitants. Vers 1705, une église rudimentaire est construite, qui sera remplacée par un édifice en pierre élevé de 1719 à 1722. Au cours de l'hiver 1759 et 1760, peu avant la bataille de Sainte-Foy (28 avril 1760), l'église est utilisée comme poste fortifié par les soldats britanniques. Incendiée à leur départ, elle est rétablie au cours des années suivantes. Une nouvelle église est édifiée de 1876 à 1878 d'après les plans de Joseph-Ferdinand Peachy (1830-1903), un architecte réputé de Québec. La construction englobe l'ancien temple, qui est conservé jusqu'à la fin des travaux et utilisé pour le culte. L'église, incendiée en 1918, est reconstruite à partir des murs existants tout en agrandissant son abside, d'après les plans de l'abbé Henri-Arthur Scott (1858-1931). En 1977, elle est dévastée par un autre incendie qui n'épargne que les murs de pierre extérieurs. Le site témoigne donc d'un ensemble religieux villageois typique de ceux développés au Québec aux XVIIIe et XIXe siècles ainsi que de faits militaires associés à la Conquête.

La valeur patrimoniale du site repose aussi sur son intérêt archéologique. Le terrain renferme des témoins d'anciennes églises de la paroisse. En effet, les fouilles archéologiques menées de 1980 à 1982 ont entre autres permis de découvrir les fondations et le portail du temple entrepris en 1719, témoin de la bataille de Sainte-Foy en 1760, et les fondations du choeur plus étroit de l'église construite de 1876 à 1878. Le site met en valeur les vestiges de cette dernière, incendiée en 1918 et en 1977. En outre, les fouilles ont révélé la présence de nombreuses sépultures de paroissiens et de curés inhumés sous la nef et le choeur, dont les restes ont été déplacés dans le cimetière paroissial. Ces traces révèlent l'évolution de l'ensemble religieux depuis le Régime français jusqu'à la fin du XIXe siècle.

La valeur patrimoniale du site repose également sur l'intérêt architectural de l'ancien presbytère. Cet édifice est une illustration de l'évolution de l'architecture résidentielle au Québec. Le premier carré en pierre, bâti vers 1698, servait de maison curiale et de salle des habitants. Il est agrandi à deux reprises. D'abord en 1841, alors que le menuisier Jean-Baptiste L'Heureux fils et le maçon Jean Paquet le prolongent vers l'ouest et modifient le toit. C'est vraisemblablement au cours de ces travaux qu'apparaissent certains détails néoclassiques. À la fin du XIXe siècle, le bâtiment acquiert ses grandes lucarnes pendantes, dont les lucarnes doubles à pignon au-dessus des deux portes qui marquaient autrefois le centre. La maison curiale est à nouveau allongée vers l'ouest en 1953, cette fois par une structure en bois. Le presbytère, avec ses dimensions imposantes et son décor architectural soigné, souligne le rôle important du curé dans la société traditionnelle.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site historique de la Visitation liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- l'implantation de l'église dans un axe est-ouest, le choeur étant orienté vers l'est;
- l'implantation du presbytère au nord-est de l'église;
- l'implantation du cimetière au sud de la sacristie;
- sa situation au milieu d'un petit vallon, à l'intersection de voies anciennes;
- le terrain en dénivellation vers le nord, planté d'arbres matures;
- la structure métallique rappelant le clocher, l'ancien décor et l'ornementation des ouvertures.

Les éléments caractéristiques du site historique de la Visitation liés à son intérêt archéologique comprennent, notamment :
- les vestiges enfouis de l'église construite de 1719 à 1722 et les murs de celle érigée de 1876 à 1878 et reconstruite en 1918 et 1919;
- le pavage de couleur indiquant la forme et l'emplacement de l'église de 1719 et du choeur de l'église de 1876;
- les sépultures de paroissiens et de curés transportés de l'église vers le cimetière;
- la cloche et la croix de l'ancienne église, installées en permanence sur des socles;
- la portion du terrain renfermant des contextes archéologiques propices à la recherche et à l'interprétation du lieu.

Les éléments caractéristiques des vestiges de l'église comprennent, notamment :
- la coquille ouverte reflétant le plan composé d'une nef rectangulaire terminée par une abside en hémicycle;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre et les détails architecturaux en pierre de taille;
- les composantes de la façade, dont l'avant-corps central pourvu d'une niche à statue au-dessus d'une pierre gravée d'une inscription et percé d'un oculus, le fronton interrompu, les supports aménagés à la base du pignon (autrefois ornés de statues), les ouvertures cintrées marquant les fenêtres et les portails ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille;
- les murs de la nef et du choeur percés de fenêtres cintrées ainsi que les chambranles en pierre de taille;
- les composantes de la sacristie greffée à l'abside, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, les ouvertures rectangulaires à grands carreaux, le porche ainsi que les chambranles et les chaînes d'angle en pierre de taille.

Les éléments caractéristiques du presbytère liés à son intérêt architectural comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi ainsi que le toit à croupes;
- les matériaux, dont la maçonnerie en pierre et le parement en planches à clins de la partie centrale et de la partie est, la structure en bois de la partie ouest ainsi que les couvertures en tôle à la canadienne et à baguettes;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires en bois à grands carreaux, les lucarnes pendantes à fronton aux joues ouvragées, les deux lucarnes doubles ainsi que les portes rectangulaires surmontées d'une imposte;
- les éléments menuisés liés à l'influence néoclassique, dont les chambranles incluant pilastres, entablement et fronton ainsi que la corniche à consoles;
- la galerie couverte ceinturant le bâtiment sur trois côtés, dont les poteaux menuisés et l'escalier à montées convergentes;
- les éléments décoratifs, dont les planches cornières et la crête faîtière en fer forgé;
- les cheminées en brique;
- l'appentis du côté est;
- le garage séparé à trois portes avec toit à croupes.

Les éléments caractéristiques du cimetière comprennent, notamment :
- son allée centrale bordée par un charnier à l'extrémité nord;
- sa ceinture d'arbres;
- son orientation nord-sud;
- les composantes du charnier en pierre, dont le plan carré, l'élévation d'un étage, le toit à croupes couvert de bardeaux de cèdre, les ouvertures rectangulaires et la large porte en bois.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Site historique classé

Date de reconnaissance

1978/10/02

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Religion, rituel et funéraille
Centre religieux ou lieu de culte
Religion, rituel et funéraille
Institution religieuse

Architecte / Concepteur

Simard, Amyot et Associés

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92811-81575

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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