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L'Îlot-Trafalgar-Gleneagles

Montréal, Québec, H3H, Canada

Reconnu formellement en: 2002/10/25

L'Îlot-Trafalgar-Gleneagles; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2004
Vue aérienne
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Autre nom(s)

L'Îlot-Trafalgar-Gleneagles
L'îlot Trafalgar-Gleneagles

Liens et documents

Date(s) de construction

1907/01/01 à 1931/12/31

Inscrit au répertoire canadien: 2009/04/17

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

L'Îlot-Trafalgar-Gleneagles, reconnu site historique, est un lotissement résidentiel sur lequel s'élèvent deux maisons bourgeoises et deux conciergeries, construites entre 1907 et 1931. La désignation s'applique également à un mur de soutènement en pierre. La forme oblongue du terrain résulte de l'aménagement de trois artères publiques. Cantonnant l'îlot, les conciergeries occupent toute la largeur du terrain. Elles sont implantées en bordure du trottoir, sans marge de recul par rapport aux voies de circulation. À l'extrémité est, l'immeuble Gleneagles, érigé en 1929 dans le style Scottish Baronial, a une hauteur variant de six à treize étages. À l'extrémité ouest, l'immeuble Trafalgar, édifié en 1930 et 1931 dans le style Château, compte de sept à douze étages. Au centre, enserrées par les conciergeries respectivement en brique brune et chamois, les deux résidences privées sont entourées d'un espace vert. La maison Thompson, en brique rouge, a été bâtie en 1907 et présente une combinaison d'éléments empruntés aux styles néo-Queen Anne et Arts and Crafts. Construite en 1910, la maison Sparrow, en brique jaune, est une villa d'inspiration néoclassique. Le mur de soutènement au sud de l'îlot, en pierre calcaire gris-bleu, date de 1912 et porte l'inscription gaélique « Fan-Na-Greine » (Garder le soleil). Ce site historique est situé sur le flanc sud du mont Royal, à la limite du parc du Mont-Royal, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

L'Îlot-Trafalgar-Gleneagles fait également partie de l'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale de l'îlot repose sur son importance dans le paysage. Situé sur le flanc sud du mont Royal, l'ensemble est un point de repère en raison de son implantation et de sa silhouette. Les bâtiments établissent une relation exceptionnelle avec l'environnement naturel du mont. L'espace vert entre les deux conciergeries les met en valeur l'une par rapport à l'autre et protège une percée visuelle essentielle entre la montagne et le fleuve. De plus, les divers points de vue, les pleins et les vides, ainsi que les liens entre les bâtiments et les aménagements paysagers, composés notamment de boisés, expriment avec éloquence la dualité architecture-nature. Cette dualité est un trait essentiel de la culture urbaine moderne et l'une des caractéristiques des propriétés ceinturant le mont Royal. L'îlot contribue ainsi à former un paysage dynamique.

La valeur patrimoniale de l'îlot repose aussi sur son intérêt ethnologique. L'ensemble témoigne d'une évolution dans la façon d'habiter bourgeoise durant le premier tiers du XXe siècle. Les maisons Thompson et Sparrow, respectivement érigées en 1907 et 1910, illustrent le mode de vie de familles aisées par leur volume et leurs emprunts à des courants en vogue. Par ailleurs, les immeubles Gleneagles et Trafalgar, construits au tournant des années 1930, répondent à la concentration urbaine et à une manière de vivre plus individuelle. Le phénomène des immeubles-appartements apparaît dans la plupart des villes nord-américaines dans le dernier quart du XIXe siècle. Les conciergeries de luxe sont bâties dans l'esprit des grands hôtels et s'inspirent de styles historiques afin de refléter le prestige de leurs locataires. Elles offrent des services communautaires, tels qu'une salle à manger, un garage et une bibliothèque. Le voisinage de ces deux types d'habitation sur cet îlot évoque les changements profonds que connaît la société bourgeoise urbaine durant cette période.

La valeur patrimoniale de l'îlot repose également sur son intérêt historique. Le lotissement reflète le développement urbain de Montréal, et plus particulièrement l'évolution des transports en commun. Sa forme oblongue résulte de l'aménagement de trois artères publiques. Le mur de soutènement longeant le chemin de la Côte-des-Neiges témoigne des travaux effectués pour faciliter la communication entre la ville et le cimetière Notre-Dame-des-Neiges et de l'implantation de voies pour les voitures et les tramways. L'Îlot rappelle ainsi l'urbanisation des flancs du mont Royal au début du XXe siècle.

La valeur patrimoniale de l'îlot repose en outre sur son intérêt architectural. La maison Thompson (1907), de l'architecte John Rawdon Gardiner (1866-1956), et la maison Sparrow (1910), de l'architecte James Edgar Adamson, tous deux de Montréal, illustrent l'architecture résidentielle au tournant du XXe siècle. La première présente une combinaison d'éléments empruntés aux styles néo-Queen Anne et Arts and Crafts, alors que la seconde s'inspire du néoclassicisme, deux courants d'origine britannique en vogue aux États-Unis et au Canada. L'immeuble Gleneagles (1929) est conçu par George Allen Ross (1878-1946) et Robert Henry Macdonald (1875-1942), du bureau d'architectes montréalais Ross et Macdonald, actif de 1913 à 1944 et l'un des plus importants dans l'histoire du Canada. Il s'agit d'un rare exemple canadien de style Scottish Baronial. L'immeuble Trafalgar (1930-1931) est l'oeuvre de William Burnett Hutchison (1865-1959) et de George Winks Wood (1863-1941), du prestigieux bureau d'architectes montréalais Hutchison et Wood, actif de 1898 jusque dans les années 1930. Il reprend le style Château diffusé par le Canadien Pacifique. Les architectes des deux conciergeries ont joué un rôle de premier plan dans la définition de l'image actuelle de Montréal.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

Éléments caractéristiques

Les éléments clés de l'Îlot-Trafalgar-Gleneagles comprennent, notamment :
- la situation sur le flanc sud du mont Royal;
- la relation entre les deux conciergeries et les deux maisons bourgeoises;
- la silhouette caractéristique de l'ensemble définie par les deux conciergeries cantonnant l'îlot et l'espace vert intermédiaire;
- les éléments représentatifs des conciergeries, dont leur hauteur et leur style historique;
- le mur de soutènement en pierre calcaire gris-bleu et son inscription « Fa-Na-Greine » (Garder le soleil);
- les aménagements paysagers, dont le boisé central.

Les éléments clés de l'immeuble Gleneagles comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan irrégulier, l'élévation de sept à treize étages hors sol ainsi que les deux niveaux en sous-sol (stationnement et chaufferie);
- les matériaux, dont les fondations en pierre calcaire gris-bleu, la maçonnerie en brique brune ornementée de pierre artificielle beige ainsi que les ouvertures en bois;
- les ouvertures, dont les fenêtres rectangulaires ou cintrées de différentes grandeurs disposées au même aplomb;
- les composantes liées au style Scottish Baronial, dont les murs nus pourvus de sections en ressaut (couronnées pour certaines d'un fronton), la riche ornementation des parties hautes (ornées entre autres de faux mâchicoulis et de créneaux), la porte cochère à arc brisé couronnée d'un faux parapet à mâchicoulis, les hautes souches de cheminée, les pignons à gradins, les baies jumelées doubles ou triples, les encorbellements des oriels et de certaines cheminées ainsi que les balustrades.

Les éléments clés de l'immeuble Trafalgar comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan en U et l'élévation de six à douze étages hors sol;
- les matériaux, dont les fondations en pierre calcaire gris-bleu, la maçonnerie en brique chamois rehaussée de pierre artificielle beige (notamment dans les parties hautes), la couverture en cuivre sur baguettes ainsi que les ouvertures en bois;
- les ouvertures, dont les portails à fronton semi-circulaire (pilastres à bossages, entablement, fronton, porte à double vantail vitrée surmontée d'une imposte vitrée), les portails en plein cintre, les fenêtres rectangulaires de différentes grandeurs (cinq types) disposées au même aplomb;
- les composantes liées au style Château, dont la tour rectangulaire coiffée d'un toit à croupes aigu, les toits à deux versants aigus, les pignons à gradins, les oriels, les sept tourelles d'angle, les baies à meneaux et les fenêtres des pignons couronnées d'un fronton, les lucarnes pendantes à fronton, les créneaux ainsi que les faux mâchicoulis.

Les éléments clés de la maison Thompson comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan irrégulier, l'élévation de deux étages et demi et le toit plat à fausse mansarde;
- les matériaux, dont le soubassement en pierre grise et la maçonnerie en brique rouge;
- les composantes d'inspiration néo-Queen Anne et Arts and Crafts, dont la composition asymétrique, les pignons découverts, les lucarnes et les hautes souches de cheminée, les ouvertures de grandeurs et de formes variées disposées irrégulièrement.

Les éléments clés de la maison Sparrow comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation de deux étages et le toit plat à fausse mansarde;
- les matériaux, dont le soubassement en pierre grise, la maçonnerie en brique jaune et la couverture en tuile de céramique;
- les composantes néoclassiques, dont le porche à colonnes jumelées surmonté d'un balcon à balustrade et le fronton triangulaire en façade principale, le portique monumental à colonnade sur deux étages et le porche semi-circulaire à colonnade à l'arrière, les ouvertures disposées symétriquement, la corniche à modillons et les chaînes d'angle.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Site historique reconnu

Date de reconnaissance

2002/10/25

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Résidence
Logement unifamilial
Résidence
Édifice à logements multiples

Architecte / Concepteur

James Edward Adamson

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

93402-82219

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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