Description du lieu patrimonial

L’ancienne tour de contrôle, aussi connu sous le nom de tour de contrôle B-88 et bâtiment 88, est située dans les limites de la Base des Forces canadiennes (BFC) Bagotville, au Québec. Elle occupe un petit lot borné par l’aire de trafic, au sud, et les parcs de stationnement, à l’ouest et au nord. Construite en 1953, cette tour d’acier de quatre étages se divise en trois sections distinctes : les deux étages inférieurs de forme rectangulaire; le troisième étage, qui a la forme d’un hexagone irrégulier; et l’observatoire vitré, d’où s’effectue le contrôle aérien. La structure d’acier de la tour est édifiée sur des fondations de béton, et le revêtement extérieur est principalement constitué d’acier émaillé. La désignation vise le tracé au sol du bâtiment.

Valeur patrimoniale

L’ancienne tour de contrôle est un édifice fédéral du patrimoine reconnu en raison de son importance historique et de ses valeurs architecturales et environnementales.

Valeur historique
L’ancienne tour de contrôle constitue un très bon exemple de bâtiment associé à l’expansion des Forces armées canadiennes et au vaste programme de construction lancé par le ministère de la Défense nationale (MDN) pendant la guerre froide. Elle illustre la participation du Canada aux mesures militaires préventives prises à l’échelle internationale, tout particulièrement en ce qui a trait aux opérations de défense aérienne en Amérique du Nord. Au début de la guerre froide, le gouvernement canadien a réinvesti dans la sécurité nationale afin de construire les infrastructures nécessaires à la conduite de ses opérations militaires; il se concentre principalement sur la mise à niveau du volet aérien. Fermée à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la BFC Bagotville est ouverte de nouveau en 1951 pour servir de base d’instruction aux escadrons. En raison du rôle qu’elle a joué dans le contrôle de l’espace aérien de l’Est du Canada, la tour de contrôle représentait un chaînon vital du réseau de défense aérienne de l’Amérique du Nord.

Valeur architecturale
La valeur de l’ancienne tour de contrôle tient aux bonnes qualités esthétiques et fonctionnelles de sa conception. Cette tour de quatre étages mesure 6,2 mètres de hauteur et 5 mètres de largeur. Recouverte d’acier émaillé, elle est surmontée d’un observatoire vitré fort imposant. Les différents volumes de la structure sont le reflet de ses fonctions bien précises. Sur le plan esthétique, la tour avec les fenêtres d’angle appariées des étages inférieurs trahissent une influence moderne. La bonne qualité de l’exécution et des matériaux est évidente à travers le bâtiment. La tour a été construite d’après les plans standardisés établis par le cabinet Barott, Marshall, Montgomery & Merrett, dont les services avaient été retenus par la direction chargée des travaux au MDN, ce qui a permis, à long terme, de réaliser des économies sur le plan de la conception et des matériaux. Ce bâtiment constitue un exemple de projet d’architecture accessible et économique.

Valeur environnementale
L’ancienne tour de contrôle s’harmonise avec le caractère actuel de son cadre à la BFC Bagotvillle et sépare l’aire de trafic des installations auxiliaires. En raison de son emplacement le long de la bande d’atterrissage, elle est très visible et sa taille en fait un repère connu dans les environs.

Source: Tour de contrôle (B-88), 3 Wing Bagotville, Bagotville, Québec, Bureau d’examen des édifices fédéraux du patrimoine, rapport de recherche, 04-022.

Éléments caractéristiques

Les éléments qui définissent le caractère de l’ancienne tour de contrôle devraient être respectés.

Les bonnes qualités esthétiques et fonctionnelles de sa conception, et la bonne qualité de son exécution et de ses matériaux, comme en témoignent :
- sa forme et sa volumétrie comprenant trois volumes distincts : les deux étages inférieurs, le troisième étage et l’observatoire vitré;
- la forme rectangulaire et les lignes épurées des deux étages inférieurs, qui comportent un portique en saillie, ainsi que le revêtement extérieur en acier émaillé aux rainures verticales;
- les deux fenêtres à guillotine disposées symétriquement au deuxième étage, qui sont séparées par des pilastres de départ et forment les coins de la façade;
- la forme d’hexagone irrégulier du troisième étage, avec son revêtement horizontal en acier émaillé, ses lignes très épurées, la porte de la face est et l’inscription sur sa façade principale;
- l’hexagone irrégulier vitré de l’étage supérieur qui est entouré d’une terrasse en acier bleu et coiffé d’une balustrade d’acier bleu;
- les escaliers extérieurs en acier fixés du côté est du bâtiment;
- les éléments qui contribuent au volume, à la symétrie et à l’ornementation de la tour, notamment les fenêtres d’angle de la partie centrale de la façade principale, qui sont séparées par un pilastre dépouillé, légèrement en saillie et surmonté d’un cordon;
- les éléments qui témoignent d’une influence esthétique moderne, notamment les proportions générales, les fenêtres d’angle appariées des étages inférieurs, la conception et les dimensions des galeries et de la toiture-terrasse, ainsi que les balustrades tubulaires;
- la conception de l’intérieur à aires ouvertes, à l’exception du rez-de-chaussée qui comporte trois salles.

La façon dont l’ancienne tour de contrôle a conservé un lien historique avec son emplacement, est compatible avec le caractère actuel de son cadre et constitue un point de repère connu dans les environs, comme en font foi :
- son emplacement dans les limites de la BFC Bagotville, au Québec, parallèle à la bande d’atterrissage, ce qui est idéal pour contrôler le trafic aérien dans l’Est du Canada;
- l’ensemble de ses dimensions, sa conception et ses matériaux qui s’harmonise avec les bâtiments voisins du terrain d’aviation;
- son rôle comme édifice du gouvernement fédéral, qui en fait un point de repère familier dans les environs.