Les infirmières au Canada
Publié: décembre 2010
Dès la fin du XIXe siècle, les progrès de la médecine jumelés à
la complexité accrue des interventions chirurgicales, nécessitèrent
des services infirmiers de soins personnels et techniques plus
rigoureux et demandant une formation et des études plus
poussées.
Construite en 1903 pour pallier à ces nouvelles exigences, la
résidence d'infirmières de l'Hôpital général de Kingston fut l'une
des premières résidences de ce genre au pays. Désormais connu sous
le nom d'Édifice
Ann Baillie, la résidence fut renommée en l'honneur de cette
ancienne graduée et dévouée directrice de l'établissement suite à
son décès en 1942.
À la fin du XIXe siècle, la pratique de la profession
d'infirmière était incontestablement la plus difficile dans
l'ensemble du domaine de la santé.
L'obligation de vivre dans des salles communes malpropres et
bruyantes, s'exposant ainsi à des maladies incurables ou
mystérieuses, faisait intégralementpartie des conditions de vie des
étudiantes-infirmières. Les résidences d'infirmières comme
l'Édifice Ann Baillie offraient donc un foyer sécuritaire aux
étudiantes, un milieu social entre pairs, un lieu d'étude ainsi
qu'une communauté au sein de la communauté élargie.
De plus, les résidences d'infirmières comme l'Édifice
Begbie Hall, situé en Colombie-Britannique, devinrent des symboles à
travers le pays, du développement et de la reconnaissance des soins
infirmiers comme une profession. Les idéaux et les activités qui
s'y déroulèrent, représentent aujourd'hui une période clé dans
l'histoire canadienne du tournant du XXe siècle : la transformation
de la fonction d'infirmière en une profession et l'expansion du
rôle des femmes dans un nouveau domaine professionnel au sein de la
collectivité des soins de santé et de la société canadienne en
général.
Ces deux bâtiments, de même que le Pavillon
Hersey, la Résidence
d'Infirmières de l'Hôpital de St. Boniface et le Pavillon
Mailloux, figurent sur la liste des cinq résidences
d'infirmières ayant été commémorées et désignées symboles
nationaux.
De tous les temps, les
femmes s'avérèrent être de véritables pionnières dans la création
d'institutions et de services liés à divers secteurs de la vie
publique. Elles fondèrent des écoles religieuses et laïques,
créèrent des cliniques puéricultures et des hôpitaux, assumèrent la
direction d'hôpitaux, enseignèrent aux jeunes et soignèrent les
malades et nécessiteux.
La lutte des femmes pour percer la profession médicale fut ardue
et périlleuse. Le parcours d'Emily Stowe (1831-1903), une personne
historique nationale, témoigne du courage et de la
détermination de ces femmes à l'avènement de celles-ci en tant que
professionnelles de la santé.
En effet, suite au rejet de sa candidature à la Toronto School
of Medicine, Emily Stowe quitta sa ville natale pour aller faire
ses études au New York Medical College for Women. En 1867, le Dr.
Emily Stowe retourna chez-elle avec la ferme intention de s'y
établir et d'y exercer la médecine. Pour obtenir sa licence
d'exercer la médecine en Ontario, Emily dut à nouveau assister à
des séances de formation dans une école de médecine de l'Ontario.
L'accès aux femmes étant toujours refusé dans ces établissements,
elle réussit tout de même à entrer au Toronto School of Medicine
avec sa compagne Jenny Trout.
En 1883, grâce à une campagne féroce, la première femme médecin
au Canada ouvrit une école de médecine pour femmes au centre de
Toronto. En 1895, elle fusionna son établissement avec celui de
Jenny Trout pour former l'Ontario Medical College for Women qui fut
ainsi créé afin de procurer un cadre accueillant aux Canadiennes
désirant étudier la médecine.
La Women's
College Hospital fut créée quelque années plus tard. C'est
ainsi que la Women's College Hospital procura aux femmes une
éducation et pratique médicale à une époque où ces opportunités
étaient inexistantes ou limitées pour les femmes canadiennes.