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Site historique de Saint-Pierre-Apôtre

Rue Panet, Montréal, Québec, H2L, Canada

Reconnu formellement en: 1977/10/05

Site historique de Saint-Pierre-Apôtre; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2004
Vue d'ensemble
Site historique de Saint-Pierre-Apôtre; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Caroline Cloutier, 2007
Vue d'ensemble
Pas d'image

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

Inscrit au répertoire canadien: 2009/05/19

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

Le site historique de Saint-Pierre-Apôtre, classé en 1977, est un ensemble institutionnel de tradition catholique développé à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Il comprend l'église Saint-Pierre-Apôtre, son presbytère, les anciennes maîtrise et école Saint-Pierre ainsi qu'un garage.

L'église, élevée de 1851 à 1853, occupe la partie est de l'îlot. Cet imposant édifice en pierre d'inspiration néogothique présente un plan rectangulaire composé d'une nef à trois vaisseaux terminée par une abside polygonale. Sa façade monumentale est dotée au centre d'une imposante tour-clocher hors oeuvre (construite en 1874 et 1875), qui fait aussi office de porche et qui est surmontée d'une flèche. Les bas-côtés sont dotés de nombreuses chapelles coiffées de toits à pignon. Une sacristie (1922) en pierre d'inspiration néogothique, à deux étages et coiffée d'un toit plat, est greffée à l'arrière contre la nef et l'abside.

Le presbytère, qui s'élève à côté de l'église, est un édifice néoclassique érigé de 1854 à 1856. Le bâtiment en pierre de taille, de plan rectangulaire à trois étages et demi, est coiffé d'un toit plat et encadré de deux annexes. Sa façade comporte un avant-corps central surmonté d'un fronton triangulaire.

Située dans le prolongement du presbytère, l'ancienne maîtrise Saint-Pierre date de 1868. De plan rectangulaire, elle compte deux étages sur un soubassement exhaussé et est coiffée d'un toit plat. L'ancienne école Saint-Pierre, construite en 1886 et 1887, est implantée dans l'axe de la sacristie. L'édifice en pierre d'influence Second Empire présente un plan rectangulaire à quatre étages et est coiffé d'une fausse mansarde.

Le site historique de Saint-Pierre-Apôtre occupe un quadrilatère délimité par le boulevard René-Lévesque Est et les rues de la Visitation, Sainte-Rose et Panet. Quelques arbres bordent les façades, alors qu'une grande cour intérieure asphaltée fait office de stationnement. L'ensemble est situé dans un environnement urbain dense, dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du site historique de Saint-Pierre-Apôtre repose sur son intérêt historique. L'ensemble évoque la lutte de pouvoir qui oppose les Sulpiciens à l'évêque de Montréal, Mgr Ignace Bourget (1799-1885), pendant plusieurs décennies. Au XIXe siècle, les Sulpiciens bénéficient du privilège de diriger toutes les paroisses catholiques de Montréal. Afin de le conserver, ils évitent de fonder de nouvelles paroisses en créant des dessertes. En 1848, l'évêque demande aux Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée de s'établir dans le quartier Sainte-Marie (appelé aussi « faubourg Québec ») afin d'asseoir son autorité. Une chapelle provisoire dédiée à saint Pierre est bâtie à partir d'un vieux hangar en attendant la construction de l'église Saint-Pierre-Apôtre, qui est amorcée en 1851. L'édifice est ouvert au culte en 1853. Le presbytère est élevé de 1854 à 1856. En 1859, les Oblats fondent la maîtrise Saint-Pierre, une école privée pour garçons. Logée d'abord dans une petite maison de bois, elle est installée dans un nouveau bâtiment situé près de l'église en 1868. Afin de répondre à la demande croissante, l'école Saint-Pierre est édifiée en 1886 et 1887. La constitution de la paroisse Sainte-Brigide par les Sulpiciens, dont l'église est établie en 1878 aux limites de la paroisse Saint-Pierre-Apôtre, réaffirme la rivalité existant entre les communautés religieuses. La paroisse Saint-Pierre-Apôtre demeure sous la tutelle des Sulpiciens jusqu'en 1900. Érigée canoniquement cette année-là, elle est officiellement confiée aux Oblats. Le site témoigne en outre de l'action sociale des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée dans le Centre-Sud de Montréal et représente l'un des plus grands complexes oblats de l'Amérique du Nord.

La valeur patrimoniale du site repose aussi sur l'intérêt architectural des bâtiments. Les quatre édifices principaux datent de la seconde moitié du XIXe siècle. Deux d'entre eux, soit l'église et son presbytère, sont l'oeuvre de l'architecte montréalais Victor Bourgeau (1809-1888). L'église, déterminante dans la carrière de Bourgeau, est considérée comme l'un des exemples les plus achevés d'architecture néogothique à Montréal. À l'extérieur, la verticalité de la composition, recherchée par ce style, est conférée notamment par l'imposante tour-clocher surmontée d'une haute flèche de la façade, les bas-côtés coiffés de toits à pignon, les contreforts, les ouvertures en arc brisé et les pinacles. Les arcs-boutants, utilisés ici à des fins décoratives, font partie du vocabulaire néogothique. L'intérieur se démarque par la qualité de sa conception, redevable entre autres à Bourgeau et à l'artiste Guido Nincheri (1885-1973). Le courant néogothique est illustré notamment par la voûte d'ogives élaborée, les arcs brisés et les piliers qui séparent le vaisseau central des bas-côtés, les triforiums ainsi que le décor sculpté et menuisé remarquable. Un décor peint en trompe-l'oeil d'une grande finesse rehausse cet intérieur. La présence de nombreuses chapelles dans les bas-côtés particularise l'édifice. Par ailleurs, le presbytère reflète l'influence néoclassique par sa façade symétrique présentant un avant-corps central surmonté d'un fronton triangulaire, son parement en pierre de taille et ses chaînes d'angle harpées. Les autres bâtiments de l'ensemble, soit la maîtrise et l'école Saint-Pierre, témoignent de l'architecture de la fin du XIXe siècle par leurs éléments tirés de divers répertoires, dont le néoclassicisme et le style Second Empire. Le site de Saint-Pierre-Apôtre trouve son unité dans la qualité architecturale des bâtiments, leur affinité stylistique et leurs parements en pierre. Le lien créé par leur regroupement dans un même quadrilatère renforce cette unité.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2007.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du site liés à sa représentativité comme ensemble paroissial en milieu urbain comprennent, notamment :
- la relation entre l'église, son presbytère, l'ancienne maîtrise Saint-Pierre et l'ancienne école Saint-Pierre;
- l'occupation de tout un quadrilatère, dans un environnement urbain dense.

Les éléments caractéristiques liés à l'intérêt architectural de l'église comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire composé d'une nef à trois vaisseaux terminée par une abside polygonale, le toit à deux versants droits, les bas-côtés dotés de nombreuses chapelles coiffées de toits à pignon et la sacristie greffée contre la nef et l'abside;
- les matériaux, dont le parement en pierre de taille, la couverture en ardoise de la partie centrale et la couverture en tôle des bas-côtés;
- les composantes néogothiques, dont l'imposante tour-clocher centrale hors oeuvre surmontée d'une haute flèche en façade, les arcs-boutants, les contreforts, les pinacles et les ouvertures en arc brisé (telles que les lancettes du choeur et les fenêtres hautes ainsi que les portails);
- la sacristie de plan rectangulaire à deux étages coiffée d'un toit plat, son parapet crénelé ainsi que ses ouvertures en arc brisé.

Les éléments caractéristiques de l'intérieur de l'église comprennent, notamment :
- le décor architectural, dont la voûte d'ogives dotée de liernes, de tiercerons et d'arcs doubleaux, les boiseries du choeur et des autels latéraux, les arcs-formerets retombant sur des piliers cantonnés de colonnettes, les triforiums ainsi que la double tribune arrière logeant l'orgue Casavant et Frères;
- le mobilier liturgique, dont le maître-autel et les autels latéraux, les tabernacles, la chaire avec son abat-voix et son escalier, la table de communion ainsi que les confessionnaux;
- les oeuvres d'art, dont les peintures en trompe-l'oeil ornant les écoinçons, les statues et les vitraux.

Les éléments caractéristiques du presbytère comprennent, notamment :
- le volume, dont le corps principal de plan rectangulaire à trois étages coiffé d'un toit plat ainsi que les annexes latérales de plan rectangulaire à deux et trois étages disposées en retrait et coiffées de toits plats à fausse mansarde;
- les matériaux, dont le soubassement en pierre à bossages et le parement en pierre de taille;
- les composantes néoclassiques, dont l'avant-corps central coiffé d'un fronton triangulaire, le portail, le soubassement, les chaînes d'angle harpées et la corniche moulurée;
- les ouvertures rectangulaires distribuées de façon symétrique, dont la porte centrale à imposte vitrée et les fenêtres aux appuis en pierre;
- la galerie protégée par un avant-toit de la façade arrière;
- l'escalier en pierre double à montées convergentes.

Les éléments caractéristiques de l'ancienne maîtrise Saint-Pierre comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire à deux étages, le soubassement exhaussé et le toit plat;
- les matériaux, dont le parement en pierre à bossages et en pierre bouchardée ainsi que les chaînes d'angle harpées et les chambranles en pierre de taille;
- les composantes d'influence néoclassique, dont les ouvertures rectangulaires et à arc surbaissé disposées symétriquement, le portail à arc surbaissé ainsi que le fronton-pignon au centre de la façade;
- l'escalier central en bois.

Les éléments caractéristiques de l'ancienne école Saint-Pierre comprennent, notamment :
- le volume, dont le plan rectangulaire à quatre étages et le toit plat à fausse mansarde;
- les matériaux, dont le parement de pierre à bossage, les chaînes d'angle harpées et les chambranles en pierre de taille ainsi que la couverture en tôle à baguettes;
- les éléments d'inspiration Second Empire, dont la fausse mansarde et les lucarnes à pignon trapézoïdal;
- les ouvertures distribuées régulièrement, dont les fenêtres rectangulaires et les portes à imposte;
- l'annexe arrière en pierre.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Site historique classé

Date de reconnaissance

1977/10/05

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Religion, rituel et funéraille
Centre religieux ou lieu de culte
Religion, rituel et funéraille
Institution religieuse

Historique

Éducation
École primaire ou secondaire

Architecte / Concepteur

s/o

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92754-81508

Statut

Édité

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s/o

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