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Domaine seigneurial des Aulnaies

525, route de la Seigneurie, Saint-Roch-des-Aulnaies, Québec, G0R, Canada

Reconnu formellement en: 1965/01/13

Domaine seigneurial des Aulnaies; Ministère de la Culture et des Communications, Pierre Lahoud, 2004
Vue aérienne
Domaine seigneurial des Aulnaies; Ministère de la Culture et des Communications, Jean-François Rodrigue, 2005
Vue latérale
Domaine seigneurial des Aulnaies; Ministère de la Culture et des Communications, Jean-François Rodrigue, 2005
Vue avant

Autre nom(s)

Domaine seigneurial des Aulnaies
Manoir des Aulnaies
Manoir Dionne

Liens et documents

Date(s) de construction

1850/01/01 à 1853/12/31

Inscrit au répertoire canadien: 2006/01/17

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

Le domaine seigneurial des Aulnaies, classé en 1965, a été aménagé au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. La désignation comprend un vaste terrain de 6,9 hectares, le manoir et ses dépendances. Le manoir, un élégant cottage en bois de style Regency, ainsi qu'un hangar reprenant certains de ses éléments décoratifs ont été érigés de 1850 à 1853; on trouve aussi un autre hangar construit plus tardivement. Délimité par la rivière Ferrée et la rivière Le Bras qui le traverse en partie, le domaine seigneurial est situé le long de la route de la Seigneurie, au coeur de la municipalité de Saint-Roch-des-Aulnaies. La propriété, ponctuée de bosquets, de pelouses, d'un étang, de jardins rustiques et d'allées sinueuses, se déploie sur un plateau. Un moulin banal, classé monument historique, s'élève à proximité. Le domaine est entouré d'une aire de protection

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du domaine seigneurial des Aulnaies repose sur sa représentativité en tant que témoin exceptionnel du régime seigneurial. Situé sur une concession accordée en 1656 à Nicolas Juchereau (vers 1627-1692), il évoque le régime seigneurial par son emplacement au coeur de la municipalité, à proximité du moulin banal et de l'ancien chemin du Roy. Il rappelle plus particulièrement le contexte qui caractérise la fin de ce régime (1854). Au XIXe siècle, de riches notables, tel Amable Dionne (1781-1852) qui acquiert la seigneurie en 1837, achètent de vastes propriétés, et notamment des seigneuries. Leurs domaines, constitués d'une résidence luxueuse, de dépendances et de terrains aménagés, sont conçus dans l'esprit du courant pittoresque. Le manoir seigneurial des Aulnaies est situé sur un plateau surplombant le paysage et s'intègre dans un aménagement paysager composé de bosquets, de pelouses, d'un étang, de jardins rustiques et d'allées sinueuses, qui reflète l'ouverture sur la nature propre à ce courant.

La valeur patrimoniale du domaine repose aussi sur son intérêt architectural. Le manoir est attribué au célèbre architecte Charles Baillairgé (1826-1906), qui y a combiné différents styles tirés d'ouvrages contenus dans sa bibliothèque. Le plan en U formé par le corps principal et les tourelles en façade s'inspire des châteaux français, tandis que l'ornementation puise dans les modèles néo-grecs et néo-égyptiens. Le style Regency est illustré par la volumétrie du bâtiment - un rectangle à un étage couvert d'un toit à quatre versants avec avant-toits -, la large galerie qui le ceinture et les nombreux éléments en bois découpés. À l'intérieur, le manoir compte un grand nombre de pièces disposées symétriquement, de part et d'autre d'un hall central, à l'instar de nombreuses résidences bourgeoises. Plusieurs grandes fenêtres donnent sur la galerie, permettant d'observer les jardins et le paysage. Une dépendance reprend certains détails architecturaux du manoir.

La valeur patrimoniale du domaine repose également sur son intérêt ethnologique. Il traduit le mode de vie de la bourgeoisie rurale de l'époque victorienne. La résidence présente une hiérarchisation, une compartimentation et une spécialisation des espaces, qui répondent à la recherche de confort et d'intimité. Le rez-de-chaussée comprend le salon, la salle à manger et la chambre des maîtres, alors que les chambres des enfants et des visiteurs occupent les combles. Porteuses de symboles, les pièces de l'étage noble sont situées à des endroits stratégiques. Accessibles par un hall central, lieu de transition, leur envergure et leur aménagement illustrent le statut social des propriétaires. Les deux tourelles, celle du seigneur et celle de la seigneuresse, témoignent plus particulièrement de leur rang. La tourelle de la seigneuresse, ouverte seulement durant la belle saison, renferme un boudoir, où la maîtresse de maison pratique le rituel du thé. La tourelle du seigneur loge une bibliothèque et un bureau. Axé sur le paraître, le mode de vie bourgeois se manifeste dans la conception globale du domaine qui répond à la vogue des séjours à la campagne. Le cottage est conçu pour accueillir plusieurs invités et la distribution des pièces, accessibles par un couloir, permet de respecter l'intimité des occupants. Le terrain, quant à lui, est aménagé pour le plaisir et l'émerveillement des visiteurs.

La valeur patrimoniale du domaine repose en outre sur son intérêt historique, en raison de son association avec la famille Dionne. Le seigneur Amable Dionne (1781-1852), qui initie la construction du manoir, est aussi un homme politique important qui siégera à la chambre d'Assemblée du Bas-Canada comme député de Kamouraska et signera les 92 résolutions déposées en 1834. Vers la fin de sa vie, ce riche commerçant est l'homme le plus influent et respecté de la Côte-du-Sud.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du domaine seigneurial des Aulnaies liés à sa représentativité en tant que témoin exceptionnel du régime seigneurial incluent, entre autres :
- la situation sur l'ancienne propriété seigneuriale, au coeur de la municipalité;
- la proximité du moulin banal, classé monument historique, et de l'ancien chemin du Roy;
- la situation sur un plateau avec vue sur le fleuve Saint-Laurent;
- le terrain où l'environnement naturel est reconstruit pour former un aménagement paysager comprenant des bosquets, des pelouses, un étang, des jardins rustiques, des allées sinueuses et un ruisseau;
- la relation entre les divers éléments, manoir, hangars et aménagement paysager.

Les éléments caractéristiques du domaine seigneurial des Aulnaies liés à son intérêt architectural incluent, entre autres :
- les éléments de style Regency du cottage, dont le corps de logis rectangulaire, la charpente en pièce sur pièce lambrissée de planches de bois à clins peintes en rouge, le toit à quatre versants couvert de tôle à la canadienne, les avant-toits, la souche de cheminée cannelée centrale, le rez-de-chaussée surélevé et ceinturé d'une galerie à balustrade, l'escalier central y donnant accès, les lambrequins ornant la base des avant-toits et de la galerie, la distribution symétrique de l'ensemble des ouvertures et leur disposition de part et d'autre d'une porte centrale en façade avant et arrière, les hautes fenêtres à battants à six carreaux du rez-de-chaussée s'ouvrant largement sur la galerie;
- les éléments du cottage empruntés aux châteaux français, dont le plan en U formé par le corps principal et les deux tourelles octogonales hors-d'oeuvre aux angles de la façade;
- les éléments néo-grecs et néo-égyptiens appliqués à l'abondante et riche ornementation en bois découpé du cottage composée entre autres de rosettes, de frises, de palmettes, de consoles, de fleurons, de pilastres et de corniches, et notamment celle du portail monumental;
- le plan intérieur symétrique du cottage composé de plusieurs pièces spacieuses distribuées de part et d'autre d'un hall central et les murs enduits de plâtre posé sur des lattes;
- le hangar reprenant certains des éléments décoratifs du manoir.

Les éléments caractéristiques du domaine seigneurial des Aulnaies liés à son intérêt ethnologique incluent, entre autres :
- les éléments témoignant du mode de vie bourgeois à l'époque victorienne, dont la disposition hiérarchique des pièces au rez-de-chaussée où le salon et la salle à manger occupent l'avant du manoir, le hall central précédé d'un vestibule, le somptueux escalier à deux volées avec balustrade ouvragée au centre du hall, les pavillons octogonaux annexés à la façade (celui de gauche comprenant le bureau et la bibliothèque du seigneur, celui de droite, le boudoir de la seigneuresse), la cuisine et la chambre des maîtres situées à l'arrière, les combles accueillant les chambres des enfants et des visiteurs;
- les éléments témoignant de la recherche d'intimité, dont le couloir et l'escalier qui compartimentent les pièces et séparent les espaces publics des espaces privés;
- les éléments témoignant de l'attention apportée au paraître, dont l'aménagement des spacieuses pièces de réception (surfaces plâtrées et lisses, plafonds lambrissés de 3,3 mètres de haut, éclairage rendu par de larges fenêtres), l'ornementation de l'ensemble du manoir et l'aménagement paysager du domaine.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

1965/01/13

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Résidence
Domaine

Architecte / Concepteur

Charles Baillairgé

Constructeur

s/o

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture et des Communications. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

92882-81658

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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