Description du lieu patrimonial
Situé entre les rues Wellington et Sparks, en face de la Colline du Parlement, à Ottawa, l’édifice de la Banque de Montréal est un îlot monumental en pierre calcaire et granit aux façades symétriques et aux détails classiques modernes. Sur les façades principales, les grandes fenêtres rectangulaires sont séparées par des pilastres géants qui soutiennent un immense entablement. Aux étages supérieurs, les surfaces lisses servent de fond aux panneaux sculptés de motifs inspirés de thèmes nationalistes et didactiques. La désignation se limite au tracé au sol du bâtiment.
Valeur patrimoniale
La Banque de Montréal est un édifice fédéral du patrimoine classé en raison de ses associations historiques et de ses valeurs architecturales et environnementales.
Valeur historique
Fondée en 1842, la Banque de Montréal est la plus vieille banque à charte du Canada, et elle est le premier établissement bancaire à ouvrir une succursale à Ottawa. Des bureaux répondant aux spécifications de la banque sont construits à l’emplacement actuel entre 1872 et 1873. En 1929, les goûts architecturaux ayant changé et compte tenu de nouveaux besoins d’ordre résidentiel, les anciens bâtiments sont démolis pour les remplacer par la structure actuelle, en l’occurrence un très bel exemple de développement local.
Valeur architecturale
La Banque de Montréal se signale par l’excellence de sa conception esthétique, qui combine plusieurs styles architecturaux. L’immeuble est caractérisé par des pilastres à faible saillie et incisés et des corniches simples rehaussées par les surfaces planes, par des détails structuraux nettement incisés par une ornementation géométrique qui sont inspirés par le mouvement Art Déco. La pureté de sa volumétrie et de son plan témoigne de la discipline des styles architecturaux et fait ressortir l’excellence de la conception fonctionnelle du bâtiment. À l’intérieur, le travail d’artiste remarquable et l’utilisation des matériaux mettent en valeur le style Beaux-Arts, grâce à l’emploi de marbres et de pierre Benedict pour les murs et de raccords de bronze finement ouvragés, le tout surmonté par un plafond voûté agrémenté de caissons en plâtre. Pour sa représentation modernisée du style Beaux-Arts au Canada, l’immeuble a valu à ses architectes la médaille d’or de l’excellence architecturale décernée par l’Institut royal d’architecture du Canada. Il est un des plus beaux exemples du travail d’Ernest Barott, qui a su combiner la conception traditionnelle des établissements bancaires, avec la philosophie et l’interprétation nationale des styles internationaux.
Valeur environnementale
La Banque de Montréal renforce le caractère historique et économique inchangé de la zone actuelle en étant la plus longue relation financière ininterrompue dans la vie économique de la ville. Pour ses associations historiques avec la structure financière de la collectivité et du pays, cet immeuble est un repère familier qui met en évidence la force et la solidité de la Capitale.
Sources : Dana Johnson, Banque de Montréal, Ottawa (Ontario), Bureau d’examen des édifices fédéraux à valeur patrimoniale, Rapport de recherche 85-00; Banque de Montréal, Ottawa (Ontario), Énoncé de valeur patrimoniale 85-030.
Éléments caractéristiques
Les éléments qui définissent le caractère de la Banque de Montréal devraient être respectés.
Son excellente conception esthétique et fonctionnelle, et très bonne qualité de l’exécution et des matériaux, c’est-à-dire:
- sa volumétrie monumentale, fidèle à la forme de temple traditionnelle, avec une façade symétrique, un entablement et un étage en attique;
- sa charpente en acier, recouverte d’un parement de granite de Stanstead et de calcaire de Queenston;
- les façades élaborées des rues Sparks et Wellington avec leurs entrées centrales, dont chacune est ornée d’une moulure sculptée et surmontée d’une sculpture des armoiries de la banque;
- l’organisation des fenêtres hautes et étroites, protégées par des grillages métalliques ouvrés dont les motifs sont d’une grande finesse;
- les éléments Art Déco, notamment l’ornementation à motifs géométrique, les détails nettement incisés et les surfaces planes;
- les éléments du style classique moderne, notamment les pilastres à faible saillie incisés, les plinthes non ouvragées et les capuchons moulés, une architrave dorique simple, et un entablement simple,
- les bas-reliefs à caractère allégorique et historique (sculptés par Emil Seiburn) disposés de façon régulière de part et d’autre de ses façades, qui représentent une contribution aux efforts de l’époque visant à définir un vocabulaire ornemental canadien;
- l’aménagement intérieur de l’immeuble, et notamment le vaste comptoir bancaire central;
- les matériaux employés à l’intérieur, et plus particulièrement les planchers de marbre avec incrustations de terrazzo et de fines mosaïques en marbre, les murs en pierre Benedict, les lambris d’appui en marbre noir et or et les raccords de bronze, le plafond voûté avec caissons en plâtre et les appareils d’éclairage en bronze avec vitraux;
- les finitions et le décor intérieurs, y compris les sculptures en marbre et les armoiries de la province.
La façon dont la Banque de Montréal renforce le caractère actuel de son paysage de rue et a préservé sa relation historique inchangée, c’est-à-dire :
- l’emplacement prestigieux qu’elle occupe en bordure des rues Sparks et Wellington, en l’occurrence un des endroits les plus accessibles du centre-ville d’Ottawa;
- sa conception, sa fonction et son emplacement, qui en font un point de repère familier, tant pour les habitants de la ville que pour les touristes.
Emplacement de la documentation
Direction générale des affaires autochtones et du patrimoine culturel, Centre de documentation, 3e étage, salle 366 30, rue Victoria Gatineau (Québec) J8X 0B3
Réfère à une collection
La banque de Montréal est un témoignage de la réussite architecturale canadienne. Cet aspect, quoique subtil, est important pour sa valeur patrimoniale. C'est une oeuvre architecturale respectée dans laquelle tous les éléments obéissent à un ordre global dont ils font partie intégrante. La totalité de ses trois façades visibles, et les principales salles publiques de l'intérieur, sont essentielles à son caractère patrimonial. Il est très vraisemblable que toute modification visible d'un élément de sa conception ne ferait que réduire la valeur de l'ensemble.
C'est en lui gardant sa vocation de banque que l'on peut le mieux servir l'interprétation architecturale et historique de l'immeuble.
Pour plus d'information, veuillez consulter le Code de pratique du BEEFP.
1992.10.01
Identificateur féd./prov./terr.
2565
Statut
Édité
Inscriptions associées
s/o