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Pont Turcot

Montée Turcot, Très-Saint-Sacrement, Québec, J0S, Canada

Reconnu formellement en: 2009/10/01

Pont Turcot; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2009
Vue d'ensemble
Pont Turcot; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2009
Vue latérale
Pont Turcot; Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, Jean-François Rodrigue, 2009
Vue latérale

Autre nom(s)

s/o

Liens et documents

Date(s) de construction

1889/01/01 à 1889/12/31

Inscrit au répertoire canadien: 2009/10/15

Énoncé d'importance

Description du lieu patrimonial

Le pont Turcot, classé monument historique, est un ouvrage de génie civil construit en 1889. Ce pont d'une travée mesure 76,6 mètres de long et 4,98 mètres de large. La structure rivetée en acier est composée de fermes paraboliques à treillis à double intersection. Elle repose sur des culées en pierre de taille. Situé en milieu rural, à proximité du noyau villageois, le pont Turcot permet d'enjamber la rivière Châteauguay, dans la municipalité de Très-Saint-Sacrement.

Valeur patrimoniale

La valeur patrimoniale du pont Turcot repose sur son intérêt historique. Il s'agit de l'un des premiers ponts bâtis dans le cadre de la Politique des ponts métalliques, instaurée par le gouvernement d'Honoré Mercier (1840-1894) en 1887. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, les municipalités sont chargées de la construction des ponts sur leur territoire. Généralement en bois et non couverts, ces ponts ont une durée de vie d'une dizaine d'années et sont fréquemment détruits par des embâcles ou des crues. Leur fragilité affecte ainsi le réseau de transport et nuit au développement de l'agriculture. La Politique des ponts métalliques est adoptée pour favoriser la construction de ponts en métal, plus résistants. Les municipalités assument le coût des culées en maçonnerie, des chemins d'approche et l'équivalent du coût de construction d'un pont en bois, tandis que le gouvernement accorde une subvention couvrant les sommes supplémentaires nécessaires pour faire ériger une structure métallique. Une cinquantaine de ponts ont été construits avant l'abolition de cette politique en 1892. Le pont Turcot, élevé en 1889 pour franchir la rivière Châteauguay en remplacement d'un pont saisonnier sur chevalets, est le deuxième de cette série. Il rappelle les efforts déployés à la fin du XIXe siècle afin de consolider le réseau routier et d'améliorer la circulation des produits agricoles.

La valeur patrimoniale du pont Turcot repose également sur son association avec Gérard Macquet (né en 1859). Pour favoriser l'intégration du français comme langue d'usage dans les projets d'ingénierie, le gouvernement Mercier engage cet ingénieur du Corps belge des Ponts et Chaussées. Celui-ci est aussitôt nommé directeur de la construction des ponts métalliques. Il rompt rapidement avec la pratique courante en Amérique du Nord, qui était de ne spécifier que la largeur et la portée nécessaires, laissant aux entrepreneurs le soin de décider du type de pont. Macquet et son équipe préparent des plans et des devis très détaillés et écartent ainsi les entrepreneurs de la conception des structures. Jusqu'à son départ, en 1892, l'ingénieur supervise l'élaboration d'une trentaine de ponts. Peu d'entre eux subsistent. Le pont Turcot constitue donc un témoin exceptionnel de son oeuvre au Québec.

La valeur patrimoniale du pont Turcot repose en outre sur son intérêt technologique. L'ouvrage témoigne de l'introduction au Québec des structures en acier doux entièrement rivetées. Dans les dernières décennies du XIXe siècle, en Amérique du Nord, plusieurs ponts métalliques sont érigés, notamment pour le réseau ferroviaire. La fonte est souvent utilisée, et les structures sont généralement à treillis articulé assemblé à goupilles. Ce type est rejeté par Macquet, qui lui préfère les ponts en acier doux entièrement rivetés, plus répandus en Europe. Bien que ces derniers soient plus dispendieux, l'ingénieur insiste sur leur stabilité, leur rigidité et leur longévité plus grandes ainsi que sur leur entretien plus simple, réduisant les coûts à long terme. Il introduit par ailleurs deux nouvelles charpentes, soit la poutre Schwedler et la poutre parabolique dite « Macquet ». Le pont Turcot se rattache au second modèle par ses cordes supérieures paraboliques et son treillis à double intersection. Il constitue un exemple achevé du génie civil québécois de la seconde moitié du XIXe siècle et de l'utilisation d'une technologie d'inspiration européenne.

Source : Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, 2009.

Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques du pont Turcot liés à son intérêt historique comprennent, notamment :
- sa situation en milieu rural, à proximité du noyau villageois, sur la rivière Châteauguay.

Les éléments caractéristiques du pont Turcot liés à son intérêt technologique comprennent, notamment :
- la travée mesurant 76,6 mètres de long et 4,98 mètres de large;
- les matériaux, dont les pièces en acier doux ainsi que les culées en pierre de taille;
- les caractéristiques de la charpente à poutre parabolique Macquet, dont l'assemblage à rivets, les cordes supérieures paraboliques, les cordes inférieures droites, les montants verticaux reliant les cordes supérieures aux culées et aux cordes inférieures, les pièces diagonales des extrémités, le treillis à double intersection, les pièces de contreventement ainsi que les rouleaux de dilatation.

Reconnaissance

Juridiction

Québec

Autorité de reconnaissance

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine

Loi habilitante

Loi sur les biens culturels

Type de reconnaissance

Monument historique classé

Date de reconnaissance

2009/10/01

Données sur l'histoire

Date(s) importantes

s/o

Thème - catégorie et type

Catégorie de fonction / Type de fonction

Actuelle

Historique

Transport terrestre
Pont, tunnel ou autre ouvrage de génie

Architecte / Concepteur

Gérard Macquet

Constructeur

A. Charlebois

Informations supplémentaires

Emplacement de la documentation

Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. 225, Grande Allée Est Québec (Québec) G1R 5G5

Réfère à une collection

Identificateur féd./prov./terr.

97545-156061

Statut

Édité

Inscriptions associées

s/o

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