Description du lieu patrimonial
Le site historique de la Maison-John-Wilson-McConnell, classé en 2002, est un grand domaine comprenant une résidence bourgeoise de type villa italienne, une dépendance comportant un garage et un logement, un tennis couvert ainsi que leur terrain. La construction des bâtiments est réalisée en deux phases, la première en 1913-1914 et la seconde en 1924-1925. La villa de style Beaux-Arts, située en retrait de la voie publique, est une demeure en pierre calcaire chamois de trois étages composée de trois parties, soit un vaste avant-corps central de plan rectangulaire encadré par deux ailes plus petites. Un toit en pavillon tronqué couvert de tuiles creuses en terre cuite orangée coiffe chaque partie. La dépendance de plan rectangulaire, à l'entrée du domaine, reprend les mêmes matériaux que la villa. Le tennis couvert d'inspiration Mission et Arts and Crafts, derrière la villa, se présente comme une structure en brique de plan rectangulaire à deux étages. Le vaste terrain de forme triangulaire accuse une forte dénivellation. Des arbres et des buissons en occupent la majeure partie. Le domaine est situé dans l'arrondissement municipal de Ville-Marie de la ville de Montréal.
Le site historique de la Maison-John-Wilson-McConnell fait aussi partie de l'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal. Il est aménagé sur le flanc sud du mont Royal, dans le secteur du Mille carré doré. La maison John-Wilson-McConnell est également classée monument historique.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du site historique de la Maison-John-Wilson-McConnell repose sur l'intégrité et l'unicité de cet ensemble exceptionnel. Le site comprend toujours ses trois composantes architecturales d'origine, soit une résidence de type villa italienne, une dépendance comprenant un garage et un logement, qui a servi de maison du gardien, ainsi qu'un tennis couvert. La résidence en pierre calcaire chamois est de style Beaux-Arts. La dépendance, en harmonie avec la villa, reprend les mêmes matériaux. Son emplacement, directement au bord du chemin, est plutôt rare pour ce type de construction. Le tennis, une grande structure en brique rouge, emprunte aux styles Mission et Arts and Crafts. Peu de modifications ont été apportées à l'apparence extérieure de ces édifices et au terrain depuis leur achèvement en 1925. La résidence s'inscrit dans la dernière phase de construction des grandes villas sur les pentes du mont Royal. Une fois terminée, elle était l'une des plus vastes demeures bourgeoises du Mille carré doré. Ce secteur a été développé à partir des années 1850 par la bourgeoisie montréalaise à la recherche d'un environnement sain et isolé des zones industrielles. Les familles canadiennes les plus riches et les plus influentes s'y sont établies. Aujourd'hui, par son emplacement, l'étendue de son terrain et la qualité de son architecture, le site constitue un lieu exceptionnel à l'échelle du Québec.
La valeur patrimoniale du site repose aussi sur l'intérêt de son aménagement paysager typique des villas. La villa est une spacieuse résidence bourgeoise habituellement érigée sur un vaste terrain qui l'isole des habitations voisines. Elle se définit également par la relation étroite qu'elle établit avec l'environnement naturel et bâti. La maison John-Wilson-McConnell est implantée plus profondément sur son lot que les résidences voisines. Elle est construite à flanc de montagne et la forte dénivellation permet de jouir d'une vue sur la ville et sur le fleuve. Le nombre et la largeur des ouvertures, la véranda surmontée d'un balcon, le solarium et l'accès à plusieurs terrasses donnant sur la montagne et le fleuve permettent une communion directe avec la nature. Composé en grande partie d'arbres indigènes matures et de buissons, le couvert végétal occupe plus des trois quarts du terrain, qui est l'un des derniers de cette ampleur sur le territoire du mont Royal.
La valeur patrimoniale du site repose également sur son association avec deux de ses occupants, les hommes d'affaires montréalais Jeffrey Hale Burland (1861-1914) et John Wilson McConnell (1877-1963). Directeur de la British American Bank Note Company et grand philanthrope, Burland entreprend la construction de sa maison en 1913, mais meurt avant qu'elle ne soit achevée. Originaire de l'Ontario, John Wilson McConnell s'installe à Montréal en 1900 et assume la direction de plusieurs entreprises, dont la raffinerie de sucre Saint-Laurent. Il est surtout connu cependant pour avoir occupé le poste de directeur du quotidien anglophone « The Montreal Star » de 1938 à 1953. Il achète la propriété en 1925 et fait terminer la villa, qu'il habitera jusqu'à sa mort en 1963.
Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2004.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques liés à l'ensemble du site historique de la Maison-John-Wilson-McConnell incluent, notamment :
- l'accès privé et l'imposante grille entourant le terrain;
- la résidence de type villa italienne et de style Beaux-Arts;
- les éléments architecturaux de la résidence favorisant la relation avec l'environnement naturel, dont la véranda surmontée d'un grand balcon, la grande terrasse, le solarium, les larges ouvertures et les loggias;
- la dépendance comprenant un garage et un logement dans le même style et les mêmes matériaux que la résidence principale, ses pilastres et ses grilles;
- le tennis couvert en brique rouge s'inspirant des styles Mission et Arts and Crafts.
Les éléments caractéristiques liés à l'intérêt paysager du site historique de la Maison-John-Wilson-McConnell incluent, notamment :
- sa situation sur le flanc sud du mont Royal, dans le secteur du Mille carré doré, dans l'arrondissement historique et naturel du Mont-Royal;
- la morphologie du terrain, sa grande superficie, sa forte dénivellation et sa forme triangulaire;
- sa végétation, dont les arbres matures et les buissons qui couvrent les trois quarts du terrain et le jardin.