Description du lieu patrimonial
Le pont du Collège, cité monument historique, est une structure couverte en bois érigée en 1919. Ce pont se compose d'un tablier de 24,67 mètres à une travée, d'un toit à deux versants droits ainsi que d'un lambris peint en rouge protégeant la charpente. Il repose sur deux culées en bois appuyées sur des fondations en béton. Le pont du Collège, situé dans l'axe de la route de l'Église, enjambe la rivière Ouelle dans la municipalité de Saint-Onésime-d'Ixworth.
Valeur patrimoniale
La valeur patrimoniale du pont du Collège repose sur sa représentativité par rapport à une technique de construction, la charpente de type « Town élaboré ». Cette technique, aussi appelée « Town québécois », dérive d'un modèle américain de structure. L'architecte Ithiel Town (1784-1844) met au point une charpente de pont qu'il fait breveter en 1820. La structure Town se compose de fermes à treillis composées de madriers s'entrecroisant à angles variant de 45 à 60 degrés en formant de grands losanges. Les pièces de bois sont retenues les unes aux autres par des chevilles. Au Québec, l'invention de Town est modifiée et donne naissance à deux nouveaux types de charpente dont celui dit « Town élaboré ». Les chevilles de bois sont remplacées par des clous. Les extrémités inférieure et supérieure des fermes à treillis sont fixées par deux rangées doubles de madriers - aussi appelés cordes - afin d'éviter une trop grande flexibilité. De plus, des poteaux verticaux sont ajoutés à la structure comme c'est le cas du pont du Collège. La plupart des ponts de colonisation érigés au Québec au XXe siècle emploient cette technique en raison de sa simplicité de construction et de sa performance. Le pont du Collège constitue un bon exemple de cette technologie autrefois très répandue.
La valeur patrimoniale du pont du Collège repose aussi sur son intérêt pour l'histoire du transport. Depuis le début du XIXe siècle, voire la fin du XVIIIe siècle, les ponts couverts en bois font déjà partie du réseau routier du Québec. Le toit protège la structure des intempéries et accroît ainsi sa longévité. À cette époque, la majorité des ponts couverts sont construits dans les régions de colonisation récente, entre 1890 et 1950. Ils deviennent désuets avec la modernisation du réseau routier et les derniers sont bâtis au cours des années 1950. Des quelque mille ponts couverts québécois, il en reste aujourd'hui moins d'une centaine, dont le pont du Collège construit en 1919. Il s'agit en outre du dernier pont couvert à subsister dans la municipalité régionale de comté de Kamouraska.
Source : Municipalité de Saint-Onésime-d'Ixworth, 2007.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de l'implantation du pont du Collège comprennent, notamment :
- sa situation sur la rivière Ouelle, dans l'axe de la route de l'Église, dans la municipalité de Saint-Onésime-d'Ixworth.
Les éléments caractéristiques du pont du Collège comprennent, notamment :
- les caractéristiques liées à sa représentativité par rapport à une technique de construction, dont les fermes à treillis composées de madriers s'entrecroisant retenus les uns aux autres par des clous, les extrémités supérieure et inférieure des fermes fixées par des rangées doubles de madriers et les poteaux verticaux en bois;
- le toit à versants droits couvert de bardeaux de bois et se composant d'une charpente constituée de chevrons, d'entraits, de jambes de force et de planches posées à l'horizontale;
- le revêtement en planches horizontales peint en rouge;
- le tablier du pont, d'une longueur de 24,67 mètres, reposant sur deux culées en bois appuyées sur des fondations en béton;
- les tiges de tension en acier;
- les ouvertures latérales allongées, situées dans la partie supérieure et sous la ligne centrale des murs.