Développement durable : la protection de notre passé et de notre avenir
Publié : avril 2015
Qu'on soit à l'affût d'antiquités dans un
vieux magasin ou qu'on s'apprête à rejoindre des amis dans une
brasserie aménagée dans une ancienne demeure du XIXe
siècle, il est toujours charmant de déambuler dans une rue animée
bordée d'édifices patrimoniaux. Nombre de paysages de rue parmi les
plus spectaculaires au Canada affichent une combinaison de
bâtiments modernes et historiques qui fusionne l'ancien et le
nouveau. Situés en plein cœur des villes, les édifices historiques
jouent un rôle essentiel dans la revitalisation et le
renouvellement urbains et dans le développement durable. En
réhabilitant de vieux bâtiments pour en faire des restaurants, des
boutiques, des bureaux et de nouvelles résidences, les
collectivités peuvent générer des revenus et donner naissance à des
quartiers recherchés et intéressants tant sur les plans visuel que
social en faisant preuve de responsabilité environnementale.
Le développement durable est avantageux pour
l'environnement, la société et l'économie. La conservation du
patrimoine par la réhabilitation d'édifices contribue à cette mine
d'avantages en réduisant les déchets, en conservant l'énergie et en
sauvegardant d'importantes ressources non renouvelables. De
nombreuses villes et municipalités canadiennes misent sur le
concept du développement durable en utilisant des bâtiments
patrimoniaux pour créer des quartiers fonctionnels et en vogue.
Le
LHN de l'Îlôt‑Granville est un exemple éloquent de
réussite dans le domaine de la réhabilitation du patrimoine. En
effet, la rénovation de ce complexe d'édifices du XIXe
siècle, dans le centre‑ville d'Halifax en Nouvelle‑Écosse, est une
initiative précoce et déterminante qui a démontré que la
conservation du patrimoine était une approche viable dans le
domaine de l'urbanisme. À l'origine une voie commerçante
grouillante d'activités, l'îlot Granville a été réhabilité au début
des années 1970 et accueille aujourd'hui des boutiques spécialisées
ainsi que le Nova Scotia College of Art and Design, qui a été un
partenaire majeur du projet de réhabilitation.
Située à Saint John, Nouveau‑Brunswick, la
Rue‑Prince William est un autre succès issu de la
conservation du patrimoine. Évocateurs d'une époque et d'un lieu,
les édifices historiques de la Rue‑Prince William présentent une
rare concentration d'architecture homogène, datant surtout de la
fin du XIXe siècle. Le secteur, qu'on appelle souvent
« Wall Street », accueille maintenant des boutiques et
des entreprises de toutes sortes et met en valeur le travail de
nombreux architectes écossais, américains et canadiens.
Les lieux historiques
peuvent être conservés et adopter de nouvelles vocations. Ce
processus, nommé réutilisation adaptative, est utilisé depuis des
milliers d'années et permet de préserver des endroits historiques.
Par exemple, le
LHN de
Morrin‑College/Ancienne prison de Québec,
situé dans la ville de Québec, a eu plusieurs fonctions au cours de
son histoire. D'abord construit pour servir de prison commune pour
la ville de Québec (1813‑1868), l'édifice a ensuite abrité le
Morrin College (1862‑1902), puis la Société littéraire et
historique de Québec (de 1824 jusqu'à aujourd'hui). Cet imposant
bâtiment patrimonial de style néo‑classique préserve un pan de
l'histoire du Québec et témoigne des transformations qu'un
entretien attentif permet au fil des siècles.
En dépit des mesures prises pour protéger les
lieux historiques et promouvoir la durabilité, il arrive encore
fréquemment que de vieux édifices soient rasés pour céder la place
à de nouvelles constructions. L'« écoblanchiment », une
pratique qui consiste à tromper le public sur les avantages
environnementaux de services, de produits ou de façons de faire,
est un problème sérieux au regard de la réhabilitation des
bâtiments patrimoniaux. La tendance à privilégier la construction à
la reconversion sous prétexte que les nouveaux bâtiments seront
plus « verts » conduit souvent à la solution la moins
écologique. La solidité de la construction et la qualité des
matériaux des bâtiments anciens sont garantes de leur durabilité.
Ces bâtiments sont adaptables et durables, et leur conservation
réduit les déchets et la consommation d'énergie.
La prochaine fois que vous entendrez dire
qu'on veut démolir un bâtiment historique pour en construire un
nouveau, songez aux conséquences environnementales et culturelles
du projet; les apparences sont souvent trompeuses! De plus,
souvenez‑vous que la réhabilitation des bâtiments historiques
comporte son lot d'avantages en plus de préserver les lieux
historiques pour les générations futures. Avec le développement
durable, tout le monde gagne!